Aussi léger et dense que de la fumée....
Smoke est le prolongement de l'œuvre de Paul Auster. Ayant scénarisé le film, on y retrouve le même type de personnages que dans ses romans. Des personnages farfelus avec leurs défauts mais attachants. Entre Auggie qui photographie le même carrefour à 8H du matin depuis des années, Paul, écrivain en jachère suite à un drame personnel, Rashid, un jeune lycéen aux tendances mythomaniaques et Cyrus, un homme rongé par le remord, les destins vont s'entrecroiser au cœurs de Brooklyn pour le meilleur et pour le pire.
Comme toujours les dialogues sont savoureux, les anecdotes naviguent entre poésie et humour. Les acteurs sont justes et jouent dans des registres différents (un grand plaisir de voir Harvey Keitel dans autre chose qu'un film de gangster ou un thriller), Harrold Perrineau encore très jeune à cet époque n'était pas apparue dans Oz mais avait déjà un talent certain.
Le seul défaut reste parfois les plans de caméra peu travaillés, on aurait préféré une plus grande esthétique pour que le plaisir soit visuel et sonore. Le thème du film se résume par le fait que chaque personnage cherche à en finir avec son passé pour pouvoir avoir un meilleur avenir. La culpabilité, le remord, la curiosité sont abordés, ce sont des thèmes sommes toutes peu originaux.
Wang et Auster ont réussit à créer un film attachant avec un matériel de départ si simple. C'est à ça qu'on reconnait le génie d'un bon conteur, ce qui compte c'est d'appuyer sur les bons boutons au bon moment et de laisser faire la magie.
Pour toutes personnes appréciant l'univers de Paul Auster et Brooklyn, je vous le conseil fortement. Sans révolutionner le cinéma ce film reste un bon moment de détente et nous prouve que même aux États-Unis le cinéma indépendant et d'auteur existe.