Écran de fumée (Chroniques du Panda, à la quête des calins perdus, volume 18)
À l'heure d'écrire quelque chose sur Smoke, je me retrouve un peu con (je sais, c'est pas une première).
Je ne me rappelle de rien de notable.
Aurais-je été mystifié ?
Un film escroc, de ceux qui vous donnent l'impression d'avoir vu quelque chose de bon sans avoir pris le moindre risque, sans avoir en définitive rien montré ?
Je ne crois pas non plus.
En essayant d'en parler, je n'ai pu m'empêcher de le rapprocher d'À la rencontre de Forrester.
Je suppose que beaucoup d'entre vous prendront cela pour un coup de poignard, mais en ce qui me concerne c'est un compliment (cf ma note et critique de ce film, hop auto-promo).
Faisant fi d'un scénario chiadé, à rebondissements, twists et autres essorages de cerveau, Smoke se concentre sur sa matière première : l'humain.
Une galerie incroyable de personnages, qui tous ne sont à l'écran que pour vivre, échanger.
À défaut d'une action haletante, on bouffe du quotidien, dans tout ce qu'il a de plus léger et lourd à la fois, dans sa forme la plus profonde, la plus touchante.
On peut difficilement passer à côté des sentiments induits.
Un panda de ma connaissance disait "on a l'impression d'avoir passé une aprem entre potes".
Je pense que cela résume assez bien.
Tout est dans l'intime, dans le filigrane.
Beaucoup de non-dits, beaucoup de choses tout juste suggérées, des relations complexes entre les êtres, quelques gênes, des secrets honteux.
Avec beaucoup de pudeur, nous sommes finalement invités à partager la vie de ce petit quartier de Brooklyn, aux côtés des protagonistes, groupe hétéroclite tout en restant crédible.
Un petit moment d'évasion tout près de chez vous.
C'est bête à dire mais ça ne raconte pas grand-chose.
Mais ça le fait d'une telle manière qu'on est captivé.
Coup de coeur évidemment pour le final, tout simplement génial, il n'y a pas d'autre mot.
J'attends avec impatience de voir Brooklyn Boogie.