Dans la vie, il arrive que vous vous trouviez face à un film loin, même très loin, d'être de bonne qualité. Le scénario est approximatif, il n'y a aucune recherche esthétique et ça peut même surjouer. Pire encore, nous sommes dans de la comédie française grand public. Et pourtant, il n'y a rien à faire. Dire le contraire serait vous mentir à vous-même. Oui vous avez apprécié la séance à votre plus grande surprise. Sans équivalent rencontré à ce jour dans ma modeste vie, "SMS" est le premier du genre à me retourner comme une crêpe, alors que je n'en attendais qu'un navet. Et pourtant, la chose fut toute autre.
La toute première partie bombarde notre pauvre Laurent d'emmerdes à un point tel que je me demande s'il n'a pas percuté un mur entier de miroirs après avoir écrasé avec sa voiture une meute de 45 chats noirs. Sur la même journée, on lui vole son portable, son fils disparaît, sa maison crame, sa femme se barre, son entreprise est au bord de la faillite, il casse le nez par accident de sa comptable ENTRE AUTRES. Ca fait beaucoup. Ce n'est pas crédible pour un sou mais ça fonctionne. Par la suite, les péripéties de Laurent continueront de plus belle avec de nouveaux éléments. Et lui bah il doit bien subir avec l'aide de Stéphane (qui est une femme), sa liaison datant d'il y a plus d'une décennie. Soit-disant, son mariage est heureux mais ça ne l'empêche pas de devoir refouler tant bien que mal ses pensées érotiques envers sa sauveuse ex-copine de surcroît.
Mais rien à faire, j'ai eu un plaisir non dissimulé durant le visionnage. Guillaume De Tonquédec a la tête parfaite de la victime de service et je lui ai trouvé un jeu d'acteur plutôt convaincant. Oui c'est une première en effet pour que je dise ça de la comédie française mainstream. Sa mine de chien battu, ses énervements, son envie de se jeter du haut d'un balcon, oui j'ai été séduit. L'humour fait mouche. A de nombreuses reprises, j'ai souri et même lâché un petit rire par-ci, par-là. Pourtant, je n'ai pas le rire facile. On en était pas du tout à "C'est arrivé près de chez vous", "Les Démons à ma porte" ou encore "Borat" mais ça méritait d'être souligné. Parfois, je me suis aussi reconnu en lui par ma faculté à avoir un jour dans l'année où toute la merde me tombe d'un coup dessus. La dernière en date étant le 25 avril 2022. Oui on finit par les retenir. Ou aussi par ma fâcheuse tendance à avoir le cortex génital qui fonctionne à plein régime en présence d'une fille (et non une amie parce que ça on touche pas malgré qu'elles soient très à mon goût) qui m'attire physiquement. C'est le propre de l'homme le phallus dans le crâne.
En filigrane à tout ceci vient le propos même du film qui lui donne son nom : "SMS". Et c'est quand même là où même avec toute la volonté du monde, j'ai trouvé le sujet traité de la plus pathétique des manières. Car là ce n'était pas drôle du tout. On fait passer ceux qui se méfient de l'impact des ondes électromagnétiques sur le cerveau pour des illuminés portant une casquette en fil d'argent, alors que les débats scientifiques très sérieux sur la question existent. Puis, dans les toutes dernières minutes, on fait un revirement de boeuf avec le propos bien pompeux filmant 45 couvertures trafiquées dénonçant la surreprésentation du téléphone dans nos vies avec Laurent voyant partout autour de lui dans la rue des gens téléphonant et textotant. Bon ça on le savait déjà et ça ne va pas en s'améliorant mais niveau subtilité on repassera.
De là à recommander "SMS", il n'y a un pas que je ne franchirai pas, étant donné son statut de plaisir coupable. Le film est loin d'être qualitatif tout en se situant au-dessus de la moyenne du niveau dans lequel elle se trouve, ce qui n'est pas un mince compliment. A vous de voir.