Ce n'est pas à un vieux réalisateur de nanars télévisuels que l'on va apprendre à faire la grimace. Le très prolifique Fred Olen Ray signe un film de guerre avec l'inénarrable Steven Seagal pris au piège dans un village quelconque d'Afghanistan encerclé par des talibans.
Arrêtons nous un instant sur Steven Seagal. Là, ce n'est pas possible. Moi qui pensais que les soldats américains étaient tous beaux et athlétiques, ça fait peur à voir. Seagal ressemble moins à un GI qu'à une sorte de fusion entre Obélix et Bud Spencer. Casquette à l'envers vissée sur le crâne, lunettes de soleil, bouc, il est méconnaissable. Et chaque déplacement lui semble terriblement douloureux. Déjà qu'on ne le voit que vingt minutes mais en plus de ça, quand il ouvre la bouche, c'est pour l'entendre baragouiner des généralités sur la guerre. Et quand il se lève, c'est pour marcher à deux à l'heure comme un vieillard nonagénaire.
Le cas Seagal expédié et sans aucun intérêt, il faut se farcir d'interminables scènes de fusillades où les djihadistes à la queue leu leu et jamais plus d'un dans le champ tombent sous les balles de soldats américains certes moins bouffis que Seagal mais ressemblant comme deux gouttes d'eau à des paysans du Kentucky. A aucun moment, on ne voit l'impact des balles. A aucun moment, on ne voit du sang gicler. Les explosions sont misérables. Il n'y a que deux ou trois décors à tout casser. En fait, c'est un film fauché de partout. Manque d'argent. Manque de talent. Une ex-star de film d'action qui a abdiqué. Joli cocktail.