Rubik's Man
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le 11 nov. 2016
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Snowden est bien le premier film d'Oliver Stone duquel je tire une réelle satisfaction. Après les purges Alexandre et World Trade Center, je n'attendais plus grand-chose d'un réalisateur qu'on qualifiait de politique, mais qui à mes yeux, s'était fourvoyé par deux fois en traitant des sujets qui m'étaient chers avec une maladresse sans nom.
J'ai d'ailleurs réalisé bien après avoir commencé le film que Stone en était le créateur, ce qui m'a au moins permis de me lancer dans son visionnage sans un a priori négatif.
J'ai lu nombre de critiques concernant Snowden, le qualifiant de "plat" et de "sans intérêt", et pour une fois, je me sens davantage d'humeur à jouer les avocats du diable. Certes, le film n'est pas pourvu de qualités cinématographiques qui sautent aux yeux, paradoxe que je balaierais toutefois avec quelques nuances.
La question ici n'est certainement pas de chercher à composer une musique transcendante, à voir des acteurs se dépasser à travers une performance (bien que le casting dans sa totalité n'ait pas grand-chose à se reprocher), ou à réécrire une histoire réelle qui n'a pas besoin d'ornements ou de fioritures supplémentaires. À travers la bouille de geek de JGL, une seule idée jalonne le long-métrage, dont le rôle n'est pas autre chose que celui de toucher un large public. Que ce dernier soit sensible ou non à la forme, c'est bien le fond qui compte. S'il est déjà peu probable que les Américains soient réellement renseignés quant au scandale qui a éclaté en 2013, alors que doit-il en être des milliards de personnes concernées outre-Atlantique, outre-Pacifique ? Comme beaucoup de gens, je ne m'imaginais pas autre chose qu'un système de renseignements basé sur des mots-clés tels que "terrorisme", "attentat" et autre atrocité. On plaisante souvent sur le fait que la NSA nous espionne dès que la communication téléphonique frise, qu'on se sent fliqué dès lors qu'on n'a pas un bout de papier qui nous protège de notre propre webcam, etc.
Quitte à passer pour l'andouille la plus complète, je ne pensais pas que la situation était aussi grave. Je ne pensais pas que les services secrets américains absorbaient à ce point mes données personnelles. Je ne savais pas. J'avais des soupçons, oui. Mais contempler un film qui pose le doigt exactement là où je n'avais jamais pris la peine de me renseigner pour de bon sur la question m'a permis, enfin, de rallumer une flamme de conscience dans mon esprit.
Alors j'ai mis 7, oui. Pour son récit simple, capable de faire comprendre au plus grand nombre sans jargon l'urgence d'une situation qui ne cessera d'empirer si aucune mesure n'est prise. Dans le film, le personnage de Snowden prévient que ce pouvoir d'espionnage, tombé entre de mauvaises mains, ne pourra qu'être l'objet d'une manipulation à des fins de totalitarisme programmé. À l'heure de l'élection de Donald Trump et des récentes questions de surveillance des données françaises, état d'urgence oblige, il n'est plus le temps d'enculer les mouches pour critiquer tel ou tel gimmick jugé simpliste utilisé dans le film.
Stone se contente de focaliser son objectif sur un constat pur. Simpliste peut-être. Mais pas moins terrifiant.
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Créée
le 10 mai 2017
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