Les derniers survivants sur terre voyagent à bord d'un train qui ne doit pas s'arrêter. Les passagers y sont divisés en classes, avec des relations de pouvoir et de domination qui rappellent nos sociétés. Dehors, le monde est inhabitable et toute sortie sur la terre ferme est synonyme de mort.
Le film est bien mené et le concept est intéressant. Cependant, je l'ai trouvé frustrant par bien des aspects.
Ma principale critique concerne la fin. En soit le film pose des questions intéressantes mais ne va pas au bout de leurs implications. En effet la fin du monde n'est qu'un prétexte pour une réflexion sur la lutte des classes et sur l'exploitation des plus faibles. La fin du film, durant laquelle le héro découvre que le train ne peut fonctionner sans le travail forcé de jeunes enfants pose une question atroce : est-ce qu'un tel drame est acceptable s'il permet la survie du plus grand nombre ? Le spectateur se trouve donc face à cet espèce de dilemme du tramway, en plus sadique et élaboré.
Mais au lieu de proposer une réponse, le film nous propose une fin qui manque de profondeur : finalement la terre est encore viable et la vie dans le train n'est plus nécessaire.
Ce film politique et philosophique a donc un dénouement basique, tiré de n'importe quel film catastrophe : celui du retour à la maison et de la reconstruction de l'humanité. Cette fin lui enlève toute sa puissance et me semble bien trop facile face aux enjeux introduits par le scénario.