Une fade caricature sociale

Snowpiercer - Le Transperceneige (2013) est mon troisième film de Bong Joon-Ho après Parasite (2019) et Okja (2017) et le moins que l’on puisse dire, c’est que sur ces trois films, la subtilité ce n’est pas son fort. Sur Parasite ça allait encore puisque sa photographie était subtile et surtout ce manque de subtilité dans le scénario venait ajouter au ton humoristique du film. Sur Okja, je l’ai toléré même si c’est vrai que des fois il en faisait trop à mon goût d’autant que ce film avait d’autres points forts. Par contre pour Snowpiercer, j’ai du mal, beaucoup de mal, car son manque de subtilité dessert clairement son sujet à mon goût. Dans cette critique, je vais démontrer pourquoi selon moi, Snowpiercer n’est pas un si bon film sans pour autant être un navet.

Snowpiercer est l’histoire d’une lutte des classes dans un monde apocalyptique où le reste de l’humanité est divisé en plusieurs strates sociales en fonction de leur wagon. Il y a là selon moi un des premiers problèmes avec ce film. Dans sa volonté de représenter l’excès, il se perd. En réalité dans ce film, il n’y a que deux classes sociales: les pauvres à l’arrière du train et le reste. Enfin si, il y a les drogués, mais s'ils sont censés représenter une classe sociale, je suis sûrement passé à côté du message. Par ce manque de strates variées le commentaire social est amoindri, où est la classe moyenne ? Ce sont ceux qui travaillent ? Qui se droguent ? Où sont leurs quartiers ? La classe moyenne est un peu la délaissée de ce film et c’est fortement dommage pour un film qui se veut être un commentaire social. Je pense que c’est ce manque de classe moyenne qui pousse vraiment à la caricature faite par ce film, une caricature à pattes d’éléphant et sans aucune finesse.

Ensuite, parlons des personnages. Alors, là tout n’est pas à jeter, certains personnages, et leurs acteurs, font réellement la force de ce film, tandis que d’autres le tire vers le bas : entre autres le terminator du pauvre ainsi que Yona. Il y a d’ailleurs une espèce de tension bizarre entre ces deux personnages qui n’est jamais expliquée ? Je me demande si ça n’a pas été coupé au montage, genre une explication qu’il a tué sa mère ou je ne sais quoi, mais du coup non dans le film, on a jamais aucune réponse, ce gars là ne sert à rien.

Pour ce qui est de la fin, elle ne me convainc pas réellement, pour certaines raisons que j'ai déjà énumérées précédemment, puisque je dirais que c'est un peu symptomatique du film, la première moitié du film est vraiment pas mal, si ce n'est que la shaky cam de Bong Joon-Ho est insupportable et rend les scènes de combats illisibles (à l'exception du moment de la slowmotion où là il était obligé d'être plus doux dans ses mouvements de caméra.) mais si ce n'est que ça le début du film est vraiment bien, je dirais que ça dégénère après le wagon école plus précisément la scène des œufs qui vient gâcher un moment très intéressant du film. La deuxième moitié du film, je n'en retire pas grand chose, si ce n'est le monologue de Carter et la révélation de Wilford.

En conclusion, on se retrouve avec un film assez inégal avec du bon et du moins bon, mais on ne passe pas non plus un mauvais moment devant (hormis les moments de shaky cam au début du film, mais heureusement, il n'a pas fait ça tout le film.) d'où ma note de 5/10.