(spoils entre les lignes)
On a ici un très bon film en terme de réalisation mais qui a le défaut majeur de sortir après bien d'autres du même genre. Si vous regardiez Usual Suspects après avoir vu Fight Club vous verriez venir le twist majeur très rapidement.
Visuellement ça claque, la mise en scène, la photographie, les choix de montage ou d'ambiance sont juste au poil. Les décors et les couleurs sont eux aussi rudement bien foutus. Je garde en tête certaines scènes épatantes comme le Nouvel An, la Classe, le Spa, etc. On sent néanmoins que si on passe un long moment dans le wagon de queue on ne fait que survoler bien trop rapidement les wagons suivants.
Côté acteurs Tilda Swinton est méconnaissable (il m'a fallu voir sur SC son rôle pour la remettre) et Alisson Pill est très juste dans sa prestation de maîtresse. Song Kang-Ho semble déplacé néanmoins, j'entends par là qu'il amène avec lui son style de jeu Coréen mais que ça s'inscrit difficilement dans la note américanisée globale.
Chris Evans ? Ben... heureusement que la réalisation est là pour lui parce que j'ai l'impression que c'est une erreur de casting. Il a la trempe, la carrure mais question expressions et jeu d'acteur je trouve qu'on est proche du désert émotionnel.
Le défaut majeur à mon sens donc, je n'ai pas lu la BD, est sur la conclusion finale que l'on sent venir à des kilomètres, surtout si vous êtes (comme moi) un fan des révolutions de la matrice. Je passe sur l'allégorie des classes, de la naissance de l'humanité ou l'aterrissage en Terre inconnue, j'enfoncerai bien des portes ouvertes. Mais quelque part c'est aussi un regret que j'ai là, ces sujets étant bien connus et rodés, ils auraient mérité un travail différent sur le final afin que le film sorte du lot.
Un très bon divertissement donc, bon post-apo, mais prévisible.
Il réussira par contre sur un point bien précis : vous dégoûter de la situation actuelle de notre monde car si on vomit sur la nécessité d'utiliser des enfants à la bonne marche de la machine, j'espère que beaucoup sauront faire le rapprochement avec l'achat compulsif de téléphones fabriqués par des ados à l'autre bout du monde... entre autres dégénérescences de notre société de consommation.