Tchou-tchou part en classe de neige (avec spoilers)
Bon euh...
Comme je ne connais pas l'oeuvre originale, je pourrais difficilement juger de la qualité de l'adaptation. Il se peut que la mise en scène ait respecté pas mal de choix artistiques de la BD. Pour la caractérisation, ça m'étonnerait pas, certains personnages sont à fond dans le caricatural (et c'est assez drôle, tout compte fait. L'enseignante sortie tout droit des 50's, enceinte jusqu'aux yeux et maniant l'uzi comme personne, moi ça me fait rire :D ).
Mais voilà, je dois avoir du mal avec le passage bande dessinée-cinoche, parce que je m'aperçois que je suis rarement satisfaite du résultat cinématographique (que j'ai lu ou non l'oeuvre adaptée). A l'exception de V for Vendetta... Je finis souvent déçue, sans doute parce que l'exagération revendiquée dans les graphic novels passe mal pour moi à l'écran.
Et là, ça a encore été le cas.
Si on met de côté le pitch complètement abracadabrant (l'homme fait nawak pour palier au réchauffement climatique, son intervention cause une nouvelle ère glaciaire - ouais parce que,pendant les ères glaciaires c'est bien connu, la Terre se transforme en Mr Freeze géant, aucun territoire n'est épargné ... -_- Du coup, les rescapés ont décidé de faire le tour du monde à bord d'un train ! Bah oui, tiens. Faisons ça, c'est amusant de voir les paysages défiler), y'a quand même des trucs niveau cohérence qui chagrinent un peu. Genre : les gens, ils dorment où ? Y'a des wagons pour faire la teuf, des wagons pour se faire coiffer, y'a aussi un wagon Aquarium géant pour bouffer des sushis deux fois par an nous dit-on (faut m'expliquer comment ils ont réussi à foutre un volume d'eau pareil dans du ferroviaire), y'a un wagon complet de viande sans qu'on sache trop où sont effectués les élevages (ça fait quand même 17 ans que le tchou-tchou fait son tour du monde) mais mais mais... On a dû croiser 1 wagon seulement pour que les riches pioncent, et pourtant ils m'ont semblé nombreux. Y'a qu'à voir, tous ces mecs cagoulés et armés jusqu'aux dents avant le petit jardin privatif qui nourrit tout les Crésus.... Ils font comment, eux, pour dormir ? Et on les nourrit au moins ? Et puis comment on les paye, d'abord, les mecs ils massacrent les autres pour le plaisir ?
Après, l'arrière-goût que ça me laisse, c'est que la motivation des "gentils" passe pour un peu idiote... D'accord, ils sont opprimés, alors ils veulent faire voler en éclats le "système". Ceci étant dit, ils sont logés-nourris (oulala, ils mangent une pate bizarre à base d'insectes et ça a l'air de les choquer, j'ai pas trop pigé pourquoi). Mais franchement, les gars, à l'extérieur y'a que du blanc (et un ours polaire, aperçu en fin de film). Et ça se goupille mal tout de suite, parce que ça crève à tour de bras, dans ce train (ce qui n'a pas du tout contribué à ce que je m'attache aux personnages - ça m'a rappelé Gantz, de ce côté-là). Alors la fillette et le gamin, vous allez m'expliquer comment ils vont faire pour pas crever dans cette immensité, ou y'a personne d'autre qu'eux, et des ours ? Je leur donne pas 2 jours. Donc la conclusion véhiculée c'est : ils auraient mieux fait de rester dedans et de pas foutre la merde, hein, ça aurait évité que tout le monde crève à cause d'eux. Conclusion bis : ne vous révoltez pas plus qu'on ne vous pousse à le faire, ne faites pas plus de vagues que ce qui est attendu, sinon c'est la fin de tout un système, inégalitaire mais qui permet de survivre. C'est pas une critique cinglante de la société, au contraire, on dirait une apologie... Ne changeons rien !
Du coup, j'ai presque eu de la sympathie pour Ed Harris. Il est tout seul, le bonhomme, c'est triste. Je me doutais depuis le début que l'autre vioc' était de mèche, ce qui a encore diminué l'effet de chute (déjà que c'était pas bien élevé...) : c'est sensé être LA révélation, mais ça tombe à plat total.
Et pour finir, j'ai failli m'endormir (véridique). Y'a bien une vingtaine de minutes qui auraient pu être supprimées, ça n'aurait rien changé au film.
Je lui accorde tout de même un 4 parce qu'il y a du boulot, en terme graphique, y'a des petites choses qui demeurent distrayantes, mais... voila, niveau fond et rythme, bof bof.