Autant être clair, je ne connais pas la bande dessinée française sur laquelle est basé le film au casting plutôt cosmopolite. A la vue du synopsis, à la vue du casting, et à la vue du fabuleux coffret DVD jadis concocté pour les fêtes de fin d’année, je m’attendais à du grand spectacle.
Et quand je vois la note moyenne attribuée par le public, déjà en deçà de la critique professionnelle, je me dis que je suis passé à côté du film. J'ai beau retourner ça dans tous les sens, eh bien non, il n'y a rien à faire.
Voici donc mon impression...
Vous prenez les derniers survivants de l’humanité pour les mettre dans un train révolutionnaire, révolutionnaire parce qu’il doit se suffire à lui-même pour la bonne et simple raison qu’il ne doit jamais s’arrêter, et vous classez tous les gens selon leur importance sociale (ou professionnelle). La population condamnée à vivre dans ce serpent de fer est donc hiérarchisée en plaçant les "VIP" à l’avant du train, et les autres en queue de train. Ce principe de hiérarchisation est honteux et fait froid dans le dos, mais on sait la race humaine capable de telles vilenies.
Les queutards voient en Curtis (Chris Evans) un chef, un guide qui les conduira vers des conditions de vie plus acceptables. Mais le personnage de Curtis va manquer cruellement d’envergure, et cela dessert le film car le spectateur n’est pas convaincu qu’il est prudent de le suivre dans la rébellion annoncée. Quant à John Hurt et Jamie Bell, il n’y a rien à dire, sinon qu’ils montrent bien plus d’abnégation. Octavia Spencer, par contre, est criante de vérité en mère séparée de force de son fils.
Les décors, sont eux par contre exceptionnels. Les scènes intérieures ont été tournées dans le studio le plus long d’Europe, afin que cette impression de longueur frappe visuellement le spectateur. Je dois avouer que c’est très réussi, et je saluerai l’imagination des décorateurs puisqu’ils ont su donner à chaque voiture un thème, qu’on peut estimer comme apparenté à une arche de Noé. Les prises de vues extérieures sont fabuleuses et très réalistes, et les effets spéciaux bluffants, quoique les scènes où les roues se lèvent sans que jamais le train ne déraille n'est absolument pas crédible.
Alors qu’est-ce qui coince vraiment dans ce film ? Eh bien la réalisation. La mise en jambe est un peu poussive, mais elle a le mérite de nous faire rendre compte que la tension est palpable. Ensuite les scènes d’action sont toutes mises au ralenti, privant ainsi le film de tout rythme, bien loin en tout cas de celui pris par le convoi ferroviaire.
Pour finir, les trop nombreuses explications finales données par Wilford (Ed Harris) finissent de plonger le spectateur dans un désarroi total. Alors tout cela ajouté au fait que le personnage principal manque cruellement de charisme, et un épilogue qui se finit en queue de poisson, fait de ce film destiné au spectaculaire un film raté. D'où ma note sévère pour un film de cet acabit.