Snowpiercer transpercera votre coeur de cinéphile !
En voilà un film que l’on pourrait qualifier de multiculturel : un réalisateur coréen adapte une histoire de science fiction tirée d’une BD française, un mélange que je ne pensais jamais voir de ma vie et dont le résultat me faisait trépigner d’impatience, je n’ai clairement pas été déçu ! Tout au plus j’ai eu quelques frayeurs en découvrant que l’acteur principal était Chris Evans, connu pour son rôle de Captain America dans le film éponyme et dans lequel il ne brillait pas par son jeu d’acteur élaborer… Toutefois mon cœur s’est remis à battre la chamade en découvrant que le réalisateur n’était autre que Joon-Ho Bong, l’homme à l’origine de The Host et Mother, rien que ça ! Un petit génie du cinéma coréen qui a démontré l’impossible : Chris Evans est un talentueux acteur qui nous livre une prestation remarquable d’un héros réellement sombre et torturé et non d’un Jesus Christ bis insupportable, il est faillible et parfois même cruel. Les personnages secondaires sont quant à eux tous meilleurs les uns que les autres.
L’ histoire, elle, est relativement simple : une révolte des opprimés qui veulent mettre à bat ceux qui les oppressent, mais l’intérêt du film est surtout dans le traitement de l’histoire. Rien ne nous est épargné, on découvre la vie et l’histoire de ces misérable « queutards » qui survivent à peine dans un environnement sordide où ils sont tout juste autorisés à survivre. La violence est aussi montrée sans aucune retenue, elle ne sera pas aseptisée et la mise en scène hyper stylisée de J-H Bong, propre aux films coréens, ne fera que renforcée cette idée de boucherie donnant lieu à des scènes d’anthologie relevant du grand art ! Pourtant on rit aussi durant ces deux heures grâce à l’apparition de deux personnages d'origine coréenne, plus ou moins comiques qui donneront lieux à des scènes complètements décalées et hallucinantes ! Les décors sont fouillés, travaillés et fourmillent de détails, la progression des personnages dans le train est même marquée par les couleurs, on commence dans des nuances de noirs et de gris pour terminer dans des couleurs chatoyantes.
L’histoire soulève en plus plusieurs interrogations : jusqu’où serions nous prêt à aller dans une situation extrême ? Serions nous du coté des bourreaux ou des victimes ? Le bourreau du passé peut il devenir le sauveur du futur ? Est on vraiment maître de nos actions ou sommes nous justes des marionnettes aisément manipulables par les puissants ? Bien sur il y a quelques défauts dans ce film dont une incohérence qui aura choqué sûrement tout le monde, le fameux coup du méchant qui revient à la vie et une fin qui aurait pu être plus tranchée, mais le tout est tellement bien fait et les révélations de la fin tellement inattendues que je lui pardonne aisément ces quelques défauts !