SO LONG, MY SON (17,2) (Wang Shiaoshuai, CHI, 2019, 185min) :
Cette vertigineuse fresque mélodramatique familiale, politique (loi sur l'enfant unique adoptée en 1979 par Deng Xiaoping leader communiste de la république populaire de Chine) et sociale (monde ouvrier) narre sur plusieurs décennies le destin douloureux de deux familles. Un intime long métrage qui compose avec ampleur un saisissant portrait impressionniste de l'évolution des mœurs, et les nombreuses mutations au sein de la Chine contemporaine, à partir du début des années 80.
Wang Shiaoshuai offre une élégante mise en scène où les lents panoramiques et la maîtrise du cadre donnent judicieusement rythme au brillant récit délicat. Une intrigue chorale qui se décline avec fluidité au travers d'une intelligente narration entrelacée, composée de pertinents allers-retours temporels. Une magnifique œuvre pudique transcendée par les émouvantes interprétations de Wang Jingchun et Yong Mei (justement récompensés par l'Ours d'Argent du Meilleur acteur et Meilleure actrice à la Berlinale 2019). Une splendide tragédie sur la puissance des liens familiaux, hantée par le deuil, où la résilience s'avère la seule issue pour apaiser toutes les âmes. Ce long métrage est accompagné également par une splendide partition musicale de Dong Yingda qui fait vibrer nos cœurs, à l'unisson des vibrantes émotions embellies à l'écran. Au final trois mots pour définir So long, my son : Mélancolique. Superbe. Bouleversant.