Milice sur la ville
Présenté comme un des précurseurs du « poliziotteschi », Société anonyme anti-crime rappelle aussi que la question des milices, notamment formées par des groupes policiers, ne date pas de Magnum...
Par
le 25 nov. 2022
4 j'aime
1
La polizia ringrazia (la police remercie pour la traduction littérale, mal traduite en français par "Société anonyme anti-crime") est plus qu'un poliziottesco : il a, à l'instar "d'enquête sur un citoyen au dessus de tous soupçon" tourné peu de temps avant avec l'immense Gian-Maria Volonte', l'ambition d'être un film politique avec une réflexion sur l'état de droit et la démocratie.
Ce mélange des genres peut convaincre ou rebuter : les amateurs de poliziottesco trouveront souvent barbantes les réflexions sur l'application de la loi pénale, tandis que les amateurs d'Elio Petri ou Costa Gavras estimeront que ce film manque un peu de subtilité... Bref il n'est guère étonnant que ce film n'ait pas, sauf erreur de ma part, une grande réputation dans le cinéma italien des 70's. Et pourtant ce film m'a convaincu.
L'histoire est bien ficelée : la section homicide, dirigée par la commissaire Bertone (alias Enrico Maria Salerno), a le plus grand mal à coincer les délinquants de tout poil, soit par manque de chance, soit par peur d'une bavure. Les enquêtes s'enlisent, le peuple de Rome est mécontent, et le procureur Ricciuti, joué par un jeune Mario Adorf, ne facilite guère la tache des policiers par sa vision dogmatique du code de procédure pénale. En particulier, un groupe de braqueurs d'une bijouterie a réussi à filer, tandis qu'un truand sur le retour, joué par l'admirable Franco Fabrizi, les nargue avec la complicité de son avocat.
Mais subitement, tout s'arrange : un groupe nocturne inconnu fait le ménage, et trucide un à un tous ce que Rome comporte de délinquants ! Bertone dès lors comprend le danger, et se lance à la poursuite de ce gang d'un genre nouveau, très populaire aussi chez ses collègues, qui veut rétablir en pratique la peine de mort.
L'évolution de la vision de Bertone dans ce film est intéressante : il commence comme un banal flic de poliziottesco entravé par ses supérieurs hiérarchiques, puis comprend qu'on ne peut se passer d'état de droit, même si les lois sont mal faites. Bref un bon polar politique, certes pas un chef d’œuvre, mais qui permet de passer un bon moment sans s'ennuyer.
Le point faible principal selon moi est peut-être l'acteur jouant Bertone. Il manque un peu de densité pour bien incarner ce rôle.
Créée
le 29 juil. 2024
Critique lue 5 fois
D'autres avis sur Société anonyme anti-crime
Présenté comme un des précurseurs du « poliziotteschi », Société anonyme anti-crime rappelle aussi que la question des milices, notamment formées par des groupes policiers, ne date pas de Magnum...
Par
le 25 nov. 2022
4 j'aime
1
Retour dans l'Italie des années 70 avec ses hippies crasseux à la violence débridée, commettant de minables hold-up au prix du sang sous l'oeil quasi-complice d'une justice laxiste. La police a les...
le 28 mars 2021
3 j'aime
Un polar italien plutôt efficace, qui remplit son contrat avec des criminels qui sévissent en toute impunité, des policiers impuissants et une population enragée. C’est plutôt violent, presque...
Par
le 11 déc. 2020
3 j'aime
3
Du même critique
Après le juge Fayard dit le shérif, Boisset souhaitait donner un rôle plus calme et équilibré à Dewaere, qu'il jugeait trop sensible pour des rôles durs. C'est chose faite avec ce "petit" film, qui...
Par
le 23 juil. 2023
2 j'aime
Rome violente est le film qui a lancé Maurizio Merli dans sa brillante carrière d'acteur de poliziottesco, et ce film est devenu un des classiques du genre, maintenant réhabilité (alors que la...
Par
le 4 août 2024
1 j'aime
Merli joue un tueur à gage un peu forcé de le faire pour faire oublier un passé de déserteur de la guerre du Vietnam. Il ne se débrouille pas trop mal dans le genre, fait son boulot...
Par
le 3 août 2024
1 j'aime