Aldrich City, capitale de Aldrichland.
Le film existe en deux versions (au moins), je possède une VF qui dure 2h24 et une VO qui dure 2h34. La différence ? Des scènes de torture ! Une roue à laquelle sont attachés des esclaves ou rebelles, la roue tourne à proximité de flammes, les gens souffrent... Y en a une autre, je n'ai apsris le temps de vérifier, mais j'imagine qu'elle a été censurée vu sa cruauté : des esclaves suspendus qui doivent actionner une roue avec leurs pieds (pas vraiment comme un hamster, mais l'idée est similaire), évidemment quand on fait ça toute la journée, c'est pas très cool (surtout que le coach a un fouet). Il n'y a pas beaucoup de scènes de ce genre, mais elles sont suffisantes pour rappeler la débauche de la cité.
Je m'attendais à pire. Déjà, la mise en scène est franchement bien pensée, je m'attendais à quelque chose de théâtrale, surprise, c'est très bien découpé, avec une belle variété de plans comme Aldrich sait en faire, et quelques jolies compositions en plus. L'on pourra dire que c'est moderne ! Les acteurs sont bons bien qu'il s'agisse d'un genre où le jeu est un peu théâtrale justement. Puis on y trouve de bonnes têtes et surtout, de bien belles donzelles comme Aldrich sait toujours en dénicher.
Le scénario passe assez bien. Le soucis, c'est que Aldrich s'attaque à de l'épique, avec beaucoup de personnages, beaucoup d'action, on est donc loin de l'intimité qu'il propose habituellement. Il n'empêche qu'il parvient, contre toute attente, à prendre soin de ses personnages principaux (qui sont au nombre de trois), peut-être pas autant qu'on l'aurait voulu, mais tout de même bien. S'il s'agit d'une adaptation d'un écrit de la Bible, l'auteur prend pas mal de liberté, et le côté religieux n'interfère pas durant une bonne partie de l'intrigue. C'est d'ailleurs, ce qui déçoit à la fin : remplir le cahier de charge, montrer que l'adaptation est fidèle : les 15 dernières minutes envoient valser tout le travail de psychologie accompli jusque là, c'est dommage. Niveau action, on est quand même gâté : Al veille toujours à offrir du bon spectacle. Et puis c'était l'époque où, lorsqu'on voulait filmer une charge cavalière, il fallait vraiment engager du personnel, et pas avoir recours au numérique. À ce propos, une scène a nécessité un trucage (la scène du barrage) qui ne fonctionne pas toujours. Le montage sauve les pots en partie mais pas tout le temps.
Bref, "Sodom and Gomorrah" est plutôt intéressant, contient de bons personnages, de l'action, de la crasse... dommage que la fin soit si inadéquate et que le film souffre de quelques longueurs dûes à une narration trop éparse (chez Aldrich, ça fonctionne toujours mieux quand il fait au plus simple).