Rares sont les films qui portent une perspective féministe sur la géopolitique. Car rares sont les occasions que nous offre la vie réelle de promouvoir cette démarche. En s'attachant au commando de femmes luttant contre Daesh et pour la libération du Kurdistan, le film a saisi l'opportunité parfaite.
Après l'invasion de son village par Daesh en 2014, Zara s'engage dans la brigade internationale féministe. Elle y rencontre une cheffe pro-Kurde, une Italienne, une Américaine et deux Françaises nouvelles recrues.
Rien que pour sa démarche, le film mérite d'être applaudi : il met à l'honneur le rôle des femmes et évite qu'elles ne soient une nouvelle fois effacées de l'histoire. Quelques choix noircissent le tableau de cette entreprise louable.
D'une part, certaines scènes (notamment une filmée au ralenti sur une musique tragique) frisent avec la heroïsation des combattantes, tombant dans la mysthification des actes de guerre et niant par là-même un principe clé d'une politique étrangère féministe, pacifiste.
D'autre part, la touche d'humour incarnée par les deux nouvelles volontaires permet des respirations nécessaires dans un film qui traite de l'horreur de Daesh. S'il voulait rendre le film plus digeste, certaines tentatives de blagues sont plutôt embarrassantes.
Néanmoins, le film dépeint le courage de ces lionnes, mues par une féroce volonté de mettre fin aux exactions de Daesh. Ce cocktail de femmes, de nationalités et d'énergies fait nous attacher à ces destins, unis dans la sororité, synonyme de solidarité.