Princesse déchue
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le 2 janv. 2022
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En plus d’être à tomber d’ennui, le documentaire d’Henri de Gerlache peine à intéresser et échoue à convaincre son spectateur tant la démarche et fait tout l’ensemble du document m’a semblé problématique.
On y suit 7 femmes dans leur combat écologique. Il y a plus de vingt ans, Julia Butterfly Hill s’est engagée corps et âme pour sauver une forêt de la destruction au Nord de la Californie. Comme un écho retentissant, des jeunes femmes, partout dans le monde aujourd’hui, se sont levées et rêvent, chacune à leur manière, de protéger le vivant et la planète de la destruction en marche. L’expérience extraordinaire de Julia éclaire l’engagement actuel d’Anuna, Adelaïde, Luisa, Leah, Lena et Mitzi et leurs parcours s’entremêlent, comme les racines des arbres, comme des sœurs qui se connaissent sans le savoir.
Le documentaire, ai-je dit plus haut, me semble dérangeant déjà dans sa démarche, dans son projet : filmer des femmes dans leur combat. Pourquoi uniquement des femmes ? Pourquoi aucun homme n’est mis en lumière dans ce documentaire ? L’écologie serait-elle aux yeux du documentariste belge une cause genrée ? A la vision du film, il semble évident que Gerlache a voulu lié combat environnemental au combat féministe, association désormais dans l’air du temps. Mais elle semble bien artificielle car le film ne prouve ou ne montre jamais le lien entre les deux causes.
Les sept intervenantes sont elles-mêmes discutables. Le point de départ du documentaire est l’action de cette Julia Butterfly Hill qui a vécu dans un arbre centenaire pendant plusieurs mois afin d’empêcher sa destruction. Cette militante se présente comme mue par une spiritualité et une connexion à la nature. Mais tout cela est d’une fumisterie grotesque, qui serait presque drôle si la militante ne se prenait pas tant au sérieux. Ce combat semble avoir influencé les six autres intervenantes dont la légitimité à parler d’écologie est discutable. Quelle est leur expertise et leur connaissance du sujet pour l’aborder ? Les six jeunes filles, aussi sympathiques et combatives soient-elles, n’évoque leur combat que d’un point de vue émotionnel, en bons ersatz de Greta Thunberg.
Le documentaire mélange les témoignages de ces militantes de manière répétitive et rasoir, le film n’étant qu’un déroulé programmatique de leurs idées et de leur vision. Au fond, qu’est-il dit de l’environnement ? Quelle est-la réflexion du documentariste sur son sujet ? Rien ou au mieux, pas grand-chose.
Le film est narré par l’actrice Cécile de France, caution médiatique du film. Car le cinéaste a fait le choix d’une voix-off. Mais les commentaires dits par l’actrice sont d’une naïveté confondante. On a parfois l’impression qu’elle raconte un conte pour enfants. Il était une fois sept femmes se battant pour la planète. Pourquoi une voix-off ? De Gerlache nous raconte-t-il une histoire ? Cela m’a semblé être un effet parfaitement gratuit.
A la fin de la projection du film, le spectateur a l’impression d’avoir assisté à une dissertation laborieuse d’un premier de la classe. Mais pas d’un premier de la classe érudit et cultivé, mais plutôt d’un fayot qui voudrait se faire bien voir de son professeur. Finalement, rien n’a été dit ou si peu. En tout cas, rien d’intéressant. Le documentaire ne suscite pas de réflexion, ni la curiosité d’en savoir plus. Seulement un profond ennui au cours du visionnage. Oubliable et quasiment déjà oublié.
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Créée
le 11 nov. 2022
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