Adaptation du roman d'Alessandro Baricco, Soie retrace l'histoire d'un éleveur de vers à soie, Hervé Joncour, chargé de gagner le Japon pour retrouver la perfection de la matière. Fraichement marié à Hélène, femme aimante et insouciante, c'est un homme de défi qui préfère échapper aux devoirs militaires pour mener ses rêves d'évasion. Nous sommes alors en fin de XIXème siècle et une curieuse épidémie ravage les élevages de vers à soie locaux à Lavilledieu. Le pari est risqué car l'instigateur des filatures, récemment ouvertes, Baldabiou a entrainé dans son commerce toute la population locale (postes en usine et investissements de la municipalité). Après des recherches d'insectes viables en Afrique et en Inde, Joncour doit donc gagner le bout du monde et en cette période où les transports sont périlleux voire inexistants, on assiste au périple vers la terre inconnue.
Là-bas, passée la méfiance c'est en ami que Joncour est accueilli, notamment par une étrange jeune femme qui le trouble et l'amène à réitérer ses voyages.
Encore une fois, j'ai voulu confronter ma vision du livre (lu en français et en italien) à cette oeuvre cinématographique dont on n'a pas fait grand bruit. Pourtant c'est un casting alléchant avec Keira Knightley, dans le rôle d'une Hélène inlassablement aimante et dans l'attente, et de Mickael Pitt dans le rôle d'Hervé, homme qui se brûle au contact de l'inconnu.
Outre cet aspect séduisant, j'ai trouvé étrange de sélectionner des acteurs américains pour jouer des rôles de français ruraux. J'aurais bien vu un Guillaume Canet et Marion Cotillard dans ce genre de rôles. C'est d'ailleurs drôle de les entendre s'interpeller par leur prénom car le film est en anglais.
C'est un film inégal : les paysages sont somptueux et on rêverait d'atteindre de tels monts escarpés désertiques, de telles dunes rarement franchies. Toutefois le rythme est peu soutenu : on se surprend à s'ennuyer de temps en temps entre dialogues fades et plans qui semblent filmés de façon parfois aléatoire.
J'ai retrouvé toute la douceur et la poésie du livre mais cela avait presque tendance à sombrer dans le miévreux et dans la mollesse. A voir mais pas à revoir !