Solange et les Vivants, c'est un objet qui n'est ni un énième podcast Youtube, ni un film avec un enjeu déterminé par un objectif clair du personnage principal et des obstacles qui en découlent. Ce n'est pas vraiment une histoire. Une auto-psychanalyse inaboutie sous forme de sketches, tout au plus, qui n'est pas sans évoquer la pléiade de courts-métrages étudiants dans lesquels les aspirants réalisateurs exposent les difficultés inhérentes à leur quotidien ennuyeux au possible en oubliant une chose essentielle : écrire une histoire qui puisse intéresser le spectateur.
Des éléments qui auraient pu servir à mettre en place une quelconque dramaturgie disparaissent rapidement pour laisser place à un grand vide.
Je pense ici à la poupée gonflable, objet d'une sexualité crue et artificielle qui contraste avec la douceur du personnage de Solange.
Ce grand vide est similaire à celui qui entoure le personnage de Solange. On nage en pleine vacuité cinématographique et existentielle. Je ne vois que ça pour essayer de sauver ce film qui en ce point serait raccord avec lui-même (c'est une théorie...). Ce film aurait pu et aurait dû être touchant, nous prendre aux tripes. La solitude confortable est un thème intéressant mais terriblement mal exploité.
Solange et les vivants est simplement un film raté. On peut néanmoins saluer la tentative de passage d'une youtubeuse au cinéma dont la démarche est bien différente de celle d'un Norman ou d'un Squeezie pour Pas très normales activités ou Ratchet & Clank... Dommage que ce soit si creux et par conséquent si gênant. Et terriblement long pour un film d'à peine plus d'une heure...