La fiction française s'est tellement peu penchée sur les guerres coloniales qu'il est toujours bon de saluer chaque initiative évoquant les conflits asiatiques ou africains.
S'inspirant de faits réels, Soldat blanc revient sur le déclenchement de la guerre d'Indochine, son déroulement et, dessinant le portrait de deux soldats français bientôt opposés, ouvre les plaies d'une guerre dont la violence a marqué la France comme le Vietnam.
Intéressant sur le fond, instructif et pédagogique, le film d'Erick Zonca ne réussit cependant jamais à sortir du moule scolaire dans lequel il est moulé. Si la mise en scène est nerveuse, le récit plutôt bien construit, on regrettera un ensemble lourd, souvent pesant, parfois carrément mauvais.
Beaucoup trop (et mal) dialogué, ne nous épargnant aucune scène édifiante, terriblement didactique, le scénario ne brille jamais. Pire, il est alourdi par le jeu péniblement théâtral des comédiens, dont aucun ne réussit à être bon. On se croit davantage sur les planches d'une MJC que sur un plateau de cinéma... Tout cela plombe la dynamique narrative et vient clore presque 2h30 de film par un final particulièrement pénible.
De la part du brillant réalisateur de La vie rêvée des anges et Julia, cette production Canal+ est évidemment très décevante.