Soldat bleu par TheScreenAddict
Voilà un western décapant, d'une liberté de ton exceptionnelle, dans la lignée des boucheries de Sam Peckinpah ou d'Arthur Penn. La scène d'ouverture, l'attaque d'un convoi par des Cheyennes, d'une brutalité inouïe, ne laisse absolument pas présager le ton drôlissime et décalé qu'emprunte ensuite le film : les déboires du Soldat bleu et de Crista Lee, femme délurée et téméraire, sauvage et glamour, sont d'une force comique irrésistible. Comique de situation, de gestes, de paroles... tout y passe et tout est très maîtrisé. Le massacre final, négatif revanchard de la scène d'ouverture, est d'une cruauté terrifiante, on passe littéralement du rire à l'horreur, dans une orgie d'ultra-violence révoltante, où les enfants sont les premières victimes, têtes explosées, membres arrachés... Assurément, l'un des westerns qui ont inversé la tendance en pulvérisant l'image idéalisée du brave blanc. Ici les tuniques bleues sont des barbares aux mains tachées de sang.