Un des derniers films de Paul WS Anderson qui manquait encore à ma culture. Avec Shopping, son premier long-métrage, mais qui risque d'être plus difficile à chopper (même s'il existe apparemment une version française).
Écrit par le scénariste de Blade Runner et se déroulant officiellement dans son univers, Soldier met en scène Kurt Russell dans le rôle d'un soldat entrainé et embrigadé depuis son enfance. Mais sa génération, composée d'humains normaux, est finalement remplacée par des soldats génétiquement améliorés ; laissé pour mort après un exercice sanglant, il se réveille sur une planète poubelle, où il est recueilli par des naufragés.
Commençons par le défaut du film : il est totalement prévisible de bout-en-bout. Même sans être cinéphage, impossible de passer à côté de ses ficelles grosses comme des maisons, et de son hallucinante accumulation de hasards. Ceci mis de côté, Soldier se divise en deux parties : l'intégration de Kurt Russell au sein de sa nouvelle communauté, grâce à laquelle il va apprendre à devenir humain, puis la séquence guérilla. C'est surtout dans celle-ci que le réalisateur se fait plaisir, avec de grosses influences de Rambo et de Predator ; ça en met plein les mirettes, ça explose dans tous les sens, et ça reste parfaitement lisible. Entre ça et une construction bien menée, Soldier s'impose comme une sympathique Série B, bien divertissante comme il faut.
Sauf qu'il a couté 60 millions de Dollars. 60. PUTAIN. Millions. De Dollars. Soit le DTV le plus cher de tous les temps, dans la mesure où suite à son échec cuisant aux USA, peu de pays ont osé le sortir en salle. Sérieux, il est passé où le fric !? A part le fait que l'histoire se déroule sur une exoplanète - qui ressemble à une version décharge publique de Mars - rien ne justifie un tel budget ; en tout cas, le résultat ne se ressent pas du tout à l'écran. Ou alors, c'est le cachet de Kurt Russell ? Ça fout les jetons.
Heureusement, cela n'empêche pas de prendre Soldier pour ce qu'il est : un actionner musclé dans la droite lignée des productions des années 80, une sorte de fils spirituel (avec Demolition Man) qui assure le spectacle sur le moment. D'aucuns diront que le film manque d'ambition, mais cela suffit à mon bonheur.