Verhoeven dans sa période hollandaise, impliqué dans une grosse production faisant écho au "Black Book" qui sortira 30 ans plus tard sur une thématique similaire. D'un point de vue un peu plus objectif "Le Choix du destin" (rho ce titre français) reste relativement conventionnel et témoigne d'une certaine absence de liberté pour tisser les fils de cette histoire durant la Seconde Guerre mondiale. Un peu comme dans "Starship Troopers", une bande d'étudiants est confrontée à un conflit qui les scindera et cristallisera leurs différences. Tout au long du film la complicité résiduelle qui persistera entre eux, qu'ils aient fait le choix de la résistance ou de l'adhésion, restera dans l'objectif.


Je ne peux m'empêcher d'apprécier cette façon qu'a Verhoeven d'intégrer des éléments propres à son style dans un cadre plus formaté : ici, en l'occurrence, cela se manifeste à travers les scènes de beuverie ou les nombreuses références sexuelles qui parcourent le récit. La façon de montrer l'insouciance des étudiants qui festoient à l'université à la veille de la guerre, dans un microcosme bourgeois de fils de bonnes familles élevés dans le culte de la monarchie, ou encore le triangle autour d'une femme hollandaise puis une autre anglaise, il y a quelque chose de gaillard qui détonne avec le reste. C'est certes moins rugueux que "Turkish Délices" (seul film néerlandais antérieur vu pour l'instant), il y a un petit côté téléfilm de luxe, mais le charisme et la présence de Rutger Hauer suffiraient presque à fermer les yeux.


Les passages obligés de ce type de production sont lourds : les amitiés à l'épreuve de l'histoire, le destin malmené par les décisions des uns et des autres, les dynamiques de trahison ou d'intégrité : on connaît un peu trop bien la chanson. Ce côté rocambolesque du début à la fin, aussi, appuyé par la légèreté avec laquelle sont traités tous ces soubresauts historiques, contribue à en faire une petite fresque ironique et travaillant son ambiguïté. Verhoeven n'hésite pas à montrer les opérations menées par la résistance comme de véritables fiascos (qui plus est basé sur une histoire vraie de Erik Hazelhoff), avec une bande bras cassés à de nombreuses occasions. Même chose pour l'armée néerlandaise contrainte à la capitulation après 5 minutes de conflit, sans aucun combat.

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le 21 mai 2021

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Morrinson

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