Quel avenir pour l'homme ?
Soleil vert de Richard Fleischer est un film joyeux. Vraiment joyeux. L'avenir des êtres humains semble acquis puisqu'on sera de plus en plus nombreux, mais qu'en contrepartie les riches auront toujours plus de privilège tandis que les pauvres sombreront de plus en plus dans la pauvreté. Difficile d'y voir une classe moyenne. L'oeuvre se fait écho de nombreuses choses qui restent toujours d'actualité. Et rien que pour cela, le film mérite bien son statut de culte.
Il faut malheureusement reconnaître que Soleil vert ne vieillit pas bien sur certains points. D'abord difficile d'adhérer à cet univers vieillot, à ce léger brouillard un peu moche et le film ne tient malheureusement pas la comparaison au point de vue des évolutions technologiques. Au lieu d'avoir un univers futuriste, on a finalement quelque chose qui reste coincé aux années 70. Difficile dès lors de se croire en 2022... Et de la sorte, la réalisation souffre de ce défaut car c'est difficile de sentir un environnement plausible.
Ce qu'il y a cependant de remarquable dans le film de Fleischer, c'est la manière dont certaines choses retentissent encore comme des dangers maintenant et dont on semble ne rien faire pour les éviter. La question de l'écologie, de la nature est le point central de ce film avec... la malbouffe. En effet, ce soleil vert, personne ne sait ce que ça contient, mais tout le monde en veut et en bouffe. Nul doute que ce que notre héros va découvrir va le dégoûter de ce petit bidule vert. Malheureusement, le spectateur le découvrira avant lui de quoi est faite cette nourriture. Toutefois, les thèmes sont toujours d'actualité, quarante ans plus tard.
La mise en scène de Fleischer est correcte. Comme je l'ai dit le film vieillit mal et il est difficile d'adhérer à tout. En dépit de cela, il y a certainement deux grosses séquences qui valent le coup d'oeil. La première est celle des bulldozers qui prennent les humains pour les mettre dans les bennes. La masse est tue de cette manière, on élimine l'être humain. Un sentiment que l'individu n'a plus son importance. Ensuite, il y a la mort de Sol devant cet écran d'une nature passée. Une séquence forte en émotion, qui à elle seule, mérite qu'on s'attarde au film. En soi, cette idée de mort volontaire et en douceur pour les petits vieux est incroyable dans le sens où l'on peut se demander si un jour ce genre de trucs ne sera pas au programme. L'euthanasie n'en est pas encore à ce stade.
Enfin, Charlton Heston est un acteur qui ne me fait ni chaud ni froid. Pour moi, il est juste correct et il a le mérite de pouvoir foutre une baffe à une femme quand elle le mérite (nan mais oh hein, elle a attaqué d'abord!). Edward G. Robinson tourne également son dernier film avec Soleil vert puisqu'il décédera peu de temps après. C'est lui qui joue Sol la séquence d'euthanasie prend dès lors une autre dimension puisqu'il se savait malade et condamné. On retrouve également un certain Joseph Cotten qui a joué dans Citizen Kane de Welles.
Au final, Soleil vert est un film sympathique, toujours d'actualité dans les thèmes traités, mais vieillot dans la forme.