There's no place for us to go
Pour un supposé chef d'œuvre, Soylent Green possède à mon goût pas mal de défauts.
Des personnages simplistes, une intrigue qui se laisse suivre mais n'emballe jamais vraiment, une morale prout-prout (selon nos standards, peut-être était-elle éminemment subversive à l'époque), des dialogues oubliables et des scènes d'action qui ont plutôt mal vieilli (à part l'unique fusillade, étonnamment).
Et pourtant, j'ai aimé ce film pour une seule raison, à savoir la façon dont on découvre son univers.
Une illustration graduelle et progressive vers l'horreur d'un monde pourri par la surpopulation, la pollution, la pénurie de denrées essentielles, les inégalités gigantesques, la corruption omniprésente, qui fait toujours autant (et sans doute même plus) écho aux peurs profondes des sociétés basées sur le profit et la consommation immodérée.
Et, pour la simple sensation de malaise que j'ai ressentie, qui m'a rappelée celles éprouvées en lisant 1984 ou en regardant Brazil, je ne peux qu'approuver son statut de film culte en matière de dystopie.