Un classique de l'anticipation. Mais est-ce toujours la baffe qui a été infligée en 1973 ?
Hé bien, pas vraiment... Même si le film reste efficace et que la peur de la destruction de l'environnement est plus que jamais d'actualité, le fait est qu'il ne fait finalement que survoler une bonne partie de son sujet et de son background, qui ont pourtant de quoi attirer l'attention.
De plus, les filtres verts sur les scènes en extérieur ont de quoi vite agacer, même si on comprend leur présence (pollution mondiale, gaz, effet de serre, toussa, toussa...).
En fait, le vrai problème de Soleil Vert, c'est que ça va vite, et peut-être trop vite. Le film n'excède pas la durée moyenne d'un long métrage (1H40), ce qui laisse peu de temps pour développer correctement à la fois l'intrigue et le contexte. Au final, à trop vouloir faire les deux, c'est l'ensemble qui en pâtit un peu.
On se retrouve donc avec un univers dystopique dont rien ne nous est expliqué et dont on doit tout comprendre soi-même (bon, la plupart des éléments ne sont pas compliqués), et une enquête policière qui va d'un élément à l'autre sans trop de rebondissements.
Mais bon, Charlton Heston est convaincant, on suit sans déplaisir, et la séquence finale mérite à elle seule le détour. Pas pour l'explication derrière le Soleil Vert (laquelle est finalement assez logique et attendue), mais pour la réaction de ceux qui sont autour du héros.
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On apprend alors de façon claire que le Soleil Vert est fait d'humains. Dans un contexte où il n'y a quasiment plus d'animaux et donc de viande et autre nourriture d'origine animale, où la végétation est réduite de 99%, et où aucune terre n'est fertile, est-il vraiment surprenant que l'afflux régulier de nourriture vienne de là ?
Non, ce qui surprend, c'est la réaction horrifiée de Thorn, et de Sol avant lui, qui contraste avec l'absence totale de réaction quand Thorn balance la vérité en public. Mais, après tout, ne s'en doutaient-ils pas avec le raisonnement que je viens de faire ? Ils l'ont sans doute accepté, d'autant que la société a choisi le moyen "digne et décent" de faire : ne ramasser que des cadavres, autant dans les rues que ceux qui ont eu recours au suicide assisté. Pas d'enlèvements, pas de meurtres, rien qui pourrait amener une production plus importante et faciliter la vie des gens.
Finalement, la morale de Thorn et Sol n'est-elle pas tout simplement une relique d'un ancien temps, et une morale dépassée, dans le contexte présenté ?
En tout cas, ça semble l'être dans les faits.
Bref, à voir, ne serait-ce que pour sa culture et les réflexions possibles après.