« Solitude » de Paul Fejos peut être considéré comme l’un des plus beaux films muets produit par Hollywood. Pourtant l’histoire est simple, deux solitaires, perdus dans le tourillon de la vie d’une grande ville, se trouvent, se perdent et se retrouve. Utilisant tout les moyens de l’époque mis à sa disposition, Fejos transcende cette belle histoire par la magie du cinéma. Surimpressions, colorations, le tout filmé par une caméra virevoltante souvent en mouvement, elle traque nos deux amoureux dans la foule anonyme, leur rendant ainsi leur singularité. Soulignant comme jamais, grâce à un montage frénétique, l’aliénation du travail, la solitude et les moments poétiques d’une rencontre inattendue, rarement les illusions, les espoirs et les rêves des individus n’aura été aussi bien traduits à l’écran.