Il aurait pu être le premier film sonore de l'histoire du cinéma, mais "Le chanteur de jazz" est sorti 4 mois plus tôt et depuis, on a un peu oublié ce film, qui pourtant aurait fait bonne figure dans les livres de cinéma. Il aurait symbolisé un parfait lien entre le cinéma muet, dont il hérite la maestria technique et le cinéma parlant qui apparait ici dans 3 scènes du film.
En fait, "Solitude" est surtout un film expérimental pour son réalisateur, qui essaye plein de trucs avec sa caméra, sur le scénario ultra minimaliste d'un couple qui se forme lors d'une journée à la plage. La virtuosité de la caméra qui bouge sans arrêt (sauf quand ça parle) permet justement d'oublier la théâtralité des débuts du 7ème art, qui colle encore à la peau du cinéma muet, malgré le nombre incroyable de chef d'œuvres sortis à la fin des années 20, et fait de "Solitude" un petit bijou de fraicheur, malgré une histoire vraiment cucul.
Il est amusant de voir que Billy Wilder (encore scénariste), Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer feront le tournage participatif des "Hommes le dimanche" (1930), qui reprend le même principe et sera presque un pendant allemand de ce film.