Alors qu'on aimerait bien que l'univers Star Wars prenne son envol vers de nouvelles aventures, de quoi croquer de l'inédit, avec de nouveaux personnages, de nouvelles intrigues, lieux, et tout ce qui va avec, Disney nous propose l'inverse, de filer droit vers une Origin story.
Originalité fortement amoindri donc.
N'ayant jamais craché sur un épisode de la saga, qu'il soit encré dans l'officielle ou trouvant sa place ailleurs, comme l'excellent Rogue One, ce n'est toujours pas celui ci qui m'a donné envie de commencer. Car si sur le papier un film sur le mythique personnage de Han Solo n'a rien de surprenant, le film lui, réserve son lot de surprises.
Il m'en faudra bien plus pour m’empêcher d'aimer Star Wars, surtout quand la qualité est clairement au rendez-vous, pourquoi vouloir toujours vomir gratuitement sur ce genre de projet ?
Bref... Ce troisième film de l'univers ayant eu l'honneur d'être présenté au festival de Cannes, Solo : A Star Wars Story m'a embarqué dès le début de la séance, à aucun moment par la suite je n'ai senti le bordel qu'a subit la production, avec ce changement de réalisateur en plein tournage, passant ainsi de Phil Lord et Chris Miller à ce bon vieux Ron Howard.
Ce film de fan, clairement, nous plonge au cœur d'une aventure aussi plaisante qu'efficace, dévoilant certains aspects de l'histoire de la saga, comme la rencontre exceptionnelle entre Han et Chewbacca. Scène excellente et jouissive tant nous avions été habitués à un duo déjà soudé. L'autre rencontre mythique avec Lando Calrissian est forcément culte. Tout comme ce clin d’œil final évident à Jabba le Hutt, sans parler de ce fameux caméo très surprenant et au combien excitant. Le Faucon Millenium a également droit à sa petite histoire à travers ce voyage périlleux.
Solo, ce personnage à la cool, blaster au point, généreux sur la vanne, dans l’inconscient collectif, ce n'est autre que le célèbre Harrison Ford, forcément. Mais pour un film retraçant ses origines y'aurait fallu faire péter le budget pour rendre ses traits de jeunesse au vieux grisou qu'est devenu le bonhomme. C'est pourquoi on confie plutôt le rôle au jeune Alden Ehrenreich, qui après ce film pourra sans doute compter sur des rôles majeurs.
Il se glisse à merveille dans les bottes du cowboy de l'espace avec l'accord du vieux Ford, s'amusant tout en s'imprégnant du personnage.
Comme à chaque épisode de Star Wars, on peut être sûr que le casting vaudra le déplacement, ici c'est une fois de plus le cas. Ainsi l'excellent Woody Harrelson retrouve ses cheveux, quand la Khaleesi, Emilia Clarke bruni les siens. Thandie Newton lâche son style Westworld pour arborer un look plus funky. Donald Glover lui, se glisse sous la cape de Lando. Joonas Suotamo enfile le costume poilu de Chewie, alors que Paul Bettany incarne de son côté un méchant plutôt classe. Phoebe Waller-Bridge quant à elle s'avère géniale en robot réclament l'égalité des droits.
Niveau caméo, il est toujours difficile de les discerner tous, pour ma part seul Clint Howard, le frère du réal m'aura sauté aux yeux. Mais Jon Favreau, Linda Hunt ou encore Anthony Daniels sont là également.
Ce nouveau spin off s'avère d'excellente facture, je ne vois pas quoi lui reprocher tant la réalisation est immersive, les décors tantôt enneigés tantôt digne d'un western ou d'un film de guerre sont bluffants, aidés par de sublimes effets spéciaux. Le scénario lui, propose une aventure prenante et cohérente, aussi amusant que sombre par moment. "Sombre", ça qualifie bien la photographie d'ailleurs, étrange aspect qui ne m'a pas forcément déplu, j'ai plutôt bien aimé le style.
La bande son de John Powell, aidé par John Williams pour le Thème de Han s'incruste parfaitement dans l'univers poisseux et cool du film.
En bref, je ne vois ici aucun intérêt d'être déçu tant ce spin off fonctionne plus que bien, l'esprit du film de braquage accolé aux origines du célèbre Han Solo, c'est juste bon, du tout bon.