Un film centré sur le mythique et emblématique contrebandier Han Solo ? Je dois dire que l’idée de faire des longs-métrages centrés sur un seul personnage de la franchise Star Wars ne m’emballait pas du tout. Pour moi, ce qui faisait partie du succès de Star Wars, en particulier celui des épisodes 4 à 6, était la réunion admirable de personnages attachants et cultes, dans des productions phénoménales.
Cela dit ! J’ai été assez curieux de voir ce que cela allait donner sur Han Solo qui est un protagoniste comme on peut l'aimer, se comportant comme un cow-boy et ayant la langue bien pendue, un rebelle qui peut nous réserver de belles surprises. Surtout que ce long-métrage nous donne un aperçu de genre gangster de la franchise Star Wars, chose qui n'a pas été explorée jusqu'à aujourd'hui et qui pouvait intéresser bien plus qu’un cinéphile. Il n’avait pas autant de raisons de visionner ce film que Rogue One mais il est vrai qu’Han Solo est un personnage qui peut nous faire rêver, à travers ses premières missions de contrebande et en compagnie de son fidèle compagnon poilu Chewbacca.
Dans ce long-métrage, deux points étaient importants à traiter : Le scénario et l’image reflétée par le jeune et inconnu Alden Ehrenreich dans la peau du rebelle intrépide. Qu’est que j’ai à dire du scénario ? Je dirais tout simplement qu’il n’est pas très novateur, c’est la même structure scénaristique qui est utilisée habituellement pour faire développer un personnage et le faire convertir en celui tel qu’on le connaît, en passant par ses échecs cuisants, ses exploits glorieux, l’amour et l’amitié. D’un côté, il fallait s’y attendre, le réalisateur a juste réalisé cette production comme si c’était un biopic. Il y a malheureusement pas mal de choses qui m’ont bien dérangé et cassé certains rebondissements ou surprises, comme l’apparition soudaine de la dulcinée de notre héros lors d’une petite fête, trois ans après la fuite de ce dernier, de sa planète d’origine.
Dès que je l’aie vu, j’ai tout de suite su qu’elle n’était pas digne de confiance. Ce genre d’apparition n’a absolument rien de normal, surtout quand cela entraîne un caméo grotesque et bizarre d’un personnage très réputé de la franchise. Faire rencontrer Han et sa dulcinée en pleine mission, tout en travaillant pour le même employeur, aurait été bien plus judicieux. Cela aurait construit une relation plus sûre, et surtout plus surprenante.
On note malheureusement aussi quelques facilités scénaristiques assez navrantes comme la rencontre entre Han et Chewie, avec le fait grossier et absurde que le contrebandier aurait déjà appris à parler le wookie, sur les centaines ou milliers langues parlées dans l’univers Star Wars. J’aurais préféré une rencontre non voulue, où Han aurait été obligé de collaborer avec Chewie et qu’il ne s’entendrait pas avec lui dès le début du film, histoire de faire développer progressivement un duo insolite.
Malgré ce que vous venez de lire, je reconnais que quelques bonnes idées de situations risquées comme la mission du train ou le vol dans le maelstrom sont bien trouvées, même si les scénaristiques ou les designers semblent n’avoir pas fait preuve d’imagination pour nous épargner des impressions de déjà-vu, à la fois dans le design des décors et dans la manière comment les opérations se déroulent. Au niveau du casting, Alden Ehrenreich ressemble pas mal à Harisson Ford quand il était jeune et se comporte plutôt bien pour représenter un Han Solo qui fait ses premiers pas dans la contrebande. Certaines de ses altitudes m’ont laissé un peu perplexe, à certains moments, je trouve que le jeune acteur en fait un peu trop mais ce ne sont que des minces détails, rien de perturbant.
Ce qui est un peu dérangeant par contre, c’est qu’Han Solo n’occupe pas une place très importante dans un spin off qui est censé se concentrer que sur lui. J’ai trouvé que certains personnages prennent beaucoup trop de place dans cette production ou je dirais plutôt, certains d'entre eux sont inutiles, Han Solo avec seulement Chewie et Lando Calrissian aurait largement suffi pour remplir une aventure de péripéties. Après ! Je ne vais pas dire que les acteurs jouent mal leurs personnages, la plupart d’entre eux sont bons comme Woody Harrleson qui s’impose bien en tant que tireur maniant très bien ses armes et Donald Glover est convaincant dans le rôle de Lando Calrissian, un peu dommage qu’il y ait un petit rôle. Seule la charmante Emilia Clarke m’a laissé un peu sur ma faim. Pour moi, c’est encore une actrice qui est juste là pour décorer ou pour garantir le succès du film, elle anime un personnage qui n’est pas passionnant à suivre. En plus de sa présence :
Le droïde L3 m’a vachement gonflé avec son air hautain ou autoritaire, toujours en train d'agir sans délicatesse et à nous emmerder avec sa liberté ou les droits des droïdes.
Sans vouloir faire trop de comparaison avec les autres épisodes Star Wars, je ne me suis pas laissé embarquer facilement dans cette odyssée spatiale. Le réalisateur Ron Howard a une caméra qui suit très bien le parcours brave des gangsters, le film est construit d’une simplicité impeccable et la plupart des plans sont bien plutôt bien cadrés pour nous faire bien plonger dans le feu de l’action, en particulier pendant les scènes mouvementées. Aussi mythique que le duo Solo-Chewie, le Faucon Millénium est également présent dans le long-métrage, surtout pendant une scène d’attaque aérienne assez spectaculaire à suivre, avec quelques images spatiales à couper le souffle. Vu comme ça, c’est un divertissement assez prenant mais je n’ai vu qu’une pauvreté scénaristique assez affligeante, même si quelques points ont bien été traités comme la relation incertaine entre Solo et Lambdo, et d'autres moins bien comme l’emploi d’un fond bleu trop foncé au début du film.
J’ai beau à ne pas vouloir le comparer avec les autres Star Wars mais même avec ça, je considère le long-métrage comme un travail moyennement bien fait, loin d’être savoureux et pas très accrocheur finalement. Cela ne fait que confirmer ce que je pense de Walt Disney et de leurs Star Wars Story, ils privilégient plus la quantité que la qualité. Et je crois que George Lucas peut maintenant regretter d’avoir vendu sa franchise à un studio qui ne s’intéresse impitoyablement qu’à l’argent qu’ils peuvent en tirer avec cette franchise. 5/10
- Tu devrais arrêter quand tu gagnes !
- Tu devrais arrêter quand tu perds !
Et je partage cet article qui ne fait que confirmer ce que vous venez de lire :
http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/disney-decide-de-mettre-pause-spin-offs-de-star-wars/