Sombre
A l’aube, je dessine les traits frivoles de ton geste Qui s'échappe au contour brumeux de ta vie funeste ; Cette obscurité se tait ; se tasse; dévisage mon ennui Pour mieux me nuire. Pour mettre fin...
Par
le 28 déc. 2014
27 j'aime
3
Oeuvre d'Art intégrale Sombre est un premier film littéralement subjuguant, plastiquement radical et résolument immersif. Philippe Grandrieux nous promène d'un bout à l'autre sur les routes hexagonales, accompagné de sa chef opératrice Sabine Lancelin et de son acteur fétiche Marc Barbé, narrant avec brillance la balade scabreuse de Jean, marionnettiste itinérant avide de proies féminines et de voyeurisme... jusqu'à sa rencontre avec Claire ( Elina Löwensohn, frêle et sublime ) jeune femme vierge, insaisissable et pour le moins secrète avec laquelle il partagera son chemin...
Sombre peut être à juste titre considéré comme un authentique monument de cinéma expérimental, Grandrieux prouvant constamment sa remarquable capacité à (re)chercher la forme, sous toutes ses formes : lumière floutée, sous-exposée, diversité des valeurs de plan, effets de scintillement, stroboscopies, jeux sur le mouvement et la pénombre, bande-son particulièrement soignée mêlée de nappes vrombissantes et d'effets concrets... Sublimant chaque corps, chaque figure et chaque élément du cadre le réalisateur filme avec la grâce des plus grands, transformant cette somptueuse ébauche en un bloc cinématographique d'une beauté resplendissante.
Entre le faciès irrégulier doué d'aspérités de Marc Barbé, les sources lumineuses quasiment invisibles, les miroitements à la surface d'un lac ou encore la composition musicale détonante d'Alan Vega ce bien-nommé Sombre témoigne d'une rigueur et d'une précision artistique inespérées, trop rare pour ne pas être saluées in fine. Un chef d'oeuvre.
Créée
le 8 sept. 2018
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6 j'aime
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