Somewhere par LouisLepron
C'est mou, c'est lent, c'est toutes ces choses que n'aiment pas nos sociétés modernes, trop habituées aux remous, aux spectacles incessants so TF1 et à des images qui défilent aussi vite que des gazouillis, le plus souvent futiles.
Et alors que les médias peuvent traiter aussi rapidement qu'ils le peuvent de sujets aussi sensibles que la liberté d'expression en Tunise, Sofia Coppola s'arrête pendant 1h40 sur un gosse de riche dans un château, celui d'un Los Angeles pauvre en action. Et pourtant tout fonctionne ici car la réalisatrice parle toujours aussi bien de ce qu'elle connait bien. Pas de chichi, pas beaucoup de dialogue, des situations ubuesques, notamment une se déroulant en Italie, sur un plateau de Télévision Made in Berlusconi à vomir.
À la manière d'un Breast Easton Ellis donnant enfin une véritable suite à l'ambiance de fin du monde de son Moins que Zéro, surpassant allègrement son Suite(s) Impériale(s), Somewhere donne une seconde chance à la vie de Clay, 26 ans après son adolescence chtarbée de L.A. Ici, il continue sa vie monotone et morne dans la peau d'un acteur faisant des tours de route de manière incessante, culbutant tout ce qui passe. Mais sa fille revient dans sa vie, du haut de ses onze ans.
On sent évidemment l'ambiance pesante du Château Marmont, de l'ennui, d'un été lourd sur une musique de Phoenix qui impressionne toujours autant avec cette basse qui fournit autant l'arrière fond que le bitume sur lequel se traîne sa Ferrari qui aime tomber en panne. Bien que le film se prête à se baser sur un ensemble de scènes bien distinctes les unes des autres grâce à des plans longs, on ne retient pas forcement de moments particuliers. Ni d'un scénario avec un happy end ou un twist final éblouissant. Mais seulement d'un ensemble prenant.
Un Lion d'Or mérité, malgré les allégations de collusion Tarentino/Coppola.
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