Somewhere raconte l'histoire de Johnny Marco (Stephen Dorff), un acteur américain d'une trentaine d'année. Au premier abord, il ne semble pas très intéressant, le stéréotype du beau gosse vide à l'intérieur. Très vite il est rejoint par sa fille, Cleo (Elle Fanning), et c'est à ce moment là que le film prend une autre dimension. Le héros n'est pas si vide finalement, c'est simplement un père divorcé un peu perdu dans sa vie personnelle. Nous suivons pendant toute la durée du film cette relation entre une fille unique, qui se sent abandonnée par ses deux parents, et ce père un peu adolescent.
Sofia Coppola nous dépeint ici une relation qui va évoluer lentement et en silence, les dialogues des personnages ne sont pas le plus important. Comme dans Lost in Translation, Somewhere met en scène un amour qui se ressent, sur lequel on ne peut pas mettre de mots. C'est d'ailleurs cela qui risque de refroidir certaines personnes. Somewhere est lent et calme. C'est cependant de cette contemplation que naîtra, chez certains, une empathie pour les deux personnages qui permettra de sentir cette relation évoluer.
Ce n'est pas une relation que nous avons l'habitude de voir dans un film (ou que le héros a l'habitude de jouer dans ses films), ici la vie des personnages ne change pas du jour au lendemain, l'amour de Somewhere est plus proche de la réalité, les choses évoluent lentement. D'ailleurs, le film contient quelques scènes improvisées, les réactions des acteurs sont authentiques (et ça se voit), ce qui rapproche, là encore, le film de la réalité.
Je ne peux pas vous garantir que vous aimerez Somewhere, c'est un film particulier écrit et réalisé par une réalisatrice particulière. Mais ces particularités ne sont pas une raison de ne pas le voir, bien au contraire.