Pensées
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le 19 juin 2017
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Song to song ne marquera pas la réconciliation de Terrence Malick avec ses détracteurs. Entre ceux qui l'accusent de s'autoparodier et ceux qui crient à l'étirement interminable de spots publicitaires réservés à une clientèle bourgeoise, le metteur en scène divise de sorties en sorties. Et après le surchargé Knights of Cups, impossible à digérer, Terrence Malick semble avoir pris la mesure de ce que les cinéphiles lui reprochaient jusqu'ici : s'enfermer dans un trip mystico-symbolique sans prendre la peine d'inviter les spectateurs dans un voyage illuminé.
Emmené, comme toujours, par un casting qui ferait pâlir la moindre production hollywoodienne, Song to Song creuse admirablement les tourments amoureux et la poésie, sublimée par une photo renversante, s'engouffre alors à toute allure dans le long métrage. La voix-off, marqueur des errances métaphysiques, se mêle toujours avec autant de questionnements et le quatuor amoureux s'envole vers une recherche inassouvie de comblement d'un creux existentiel que rien ne semble satisfaire.
Mais Malick saisi le monde avec sa caméra, il scrute aussi les désenchantements d'une société animée par l’égoïste jouissance des biens capitalistes. Song to Song est un émerveillement, une auscultation amère de la solitude contemporaine, où l'amour et la mort nourrissent les déchirements, où la quête du sens défait le sens de la quête.
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le 19 juin 2017
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