Film confiné, scénario con fini

Ça y est, il y est là le premier film américain à gros budget tourné pendant la pandémie et traitant de la pandémie. Tourné dans un Los Angeles vidé de passants, co-produit par Michael Bay mais réalisé par ce bougre d'Adam Mason (The Devil's Chair, Broken), le dénommé Songbird ne vaut pas grand chose, malheureusement. Préférant s'intéresser à une romance cul-cul la praline, le scénario nous plonge laborieusement dans l'Amérique d'un futur pas très lointain, toujours confinée et en proie à un totalitarisme de pacotille censé nous faire très peur.

Concrètement, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent : l'acting est bas de gamme, les rebondissements particulièrement pauvres, le rythme mollasson et la mise en scène académique. Cette histoire de livreur immunisé contre le COVID qui essaie de s'enfuir avec sa dulcinée arrive non seulement très tard dans le récit, laissant au préalable la présentation ennuyeuse à mourir des autres personnages du film (dont une Demi Moore continuellement sur le retour, une Alexandra Daddario et un Paul Walter Hauser tombés bien bas ainsi qu'un Peter Stormare toujours aussi cabotin), mais ressemble hélas plus à un téléfilm du dimanche qu'à un vrai thriller "d'action".

Souhaitant à la fois présenter un film exploitable sans tomber dans le cheapos mais incapable de se décider par rapport à sa dynamique et son aspect purement visuel, le réalisateur échoue à quasiment tous les niveaux : n'exploitant jamais le potentiel de son histoire ou — justement — les décors naturels vides qu'il a à sa disposition, Adam Mason livre un produit facile et fastidieux, jamais effrayant quant à son récit ni excitant dans les tournures qu'il adopte, une perte de temps maladroite et étirée dont on se serait bien passé.