"No problem", qu'il disait le bougre...

Quand on est un fan du célèbre hérisson bleu, il y a une vérité qu'on est obligé d'admettre tôt ou tard : celle que la mascotte de Sega ne retrouvera probablement jamais la gloire ni le respect d'antan. Pourtant, malgré la pelletée de jeux plus ou moins imparfaits voire ratés qui se sont succédés, des séries animés à qualité variable, je suis de ceux qui gardent encore une certaine sympathie envers ce cher Sonic ; à l'image de ce vieil ami d'enfance devenu sans abri, accablé par les emmerdes passés mais avec lequel on parvient encore à trouver des moments de joie autour d'une bonne bière en racontant notre vie... On pouvait même apercevoir une lueur d'espoir avec Sonic Mania, dernière possibilité de rédemption en date au goût doux-amer d'ironie...

Mais tout cela, c'était avant que Paramount annonce le projet adaptation en film LIVE. Autant dire que la résignation d'un futur échec se faisait déjà sentir... Sentiment exacerbé par le premier trailer du film qui avait tout du cauchemar éveillé avec le premier design de Sonic digne des pires variations de l'Uncanny Valley... et ce, en dépit du choix de Jim Carrey en Eggman, seul espoir de sauver un minimum les meubles.

Petit rappel pour la route... :
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Et même si l'équipe des effets spéciaux assigné au film ont essayé de corriger le tir derrière dans la hâte (une petite pensée pour ceux qui ont du se tuer à la tâche), on voyait déjà le futur échec... La cerise sur ce gâteau déjà gâté étant le choix du star talent français confié à Malik Bentalha à la place d'Alexandre Gillet qui avait aussitôt achevé l'espoir de certains dont le mien.

Tous ces facteurs concentrés donnaient l'impression de devoir assister à la sodomie en place publique de ce pauvre Sonic... Je sais, très imagé comme comparaison.

Et au final...oui, le film s'avère être un bon échec ; en plus d'être un constat accablant de plus de la cupidité facile de certains studios doublé d'un certain mépris, aussi bien pour le public que la fan-base. Navré mais je n'ai plus la tolérance nécessaire...

Le principal problème de ce film étant son concept de base : le fait d'intégrer au forceps Sonic dans un film live qui plus est dans notre monde. Parce que s'il y a un univers qui est incompatible avec le format, c'est bien celui-ci ; quand on connait son approche fantasie et parfois délirante, la seule voie logique serait l'animation.

Mais non, on a préféré intégrer Sonic en live en lui coltinant tous les clichés de film familial aux fesses tant en terme de structure narrative que d'humour (sérieusement, qui a eu l'idée de séquestrer Sonic dans un sac en obligeant son acolyte à faire croire qu'il s'agit de son môme ?).
Au passage, si le patelin dans lequel il a atterri est censé être nommé Green Hills, moi j'habite en Chine alors. Et je plaisante à peine pour les clichés ; si vous déjà vu un film familial du style Hop voire les Schtroumpfs (paix à votre âme), vous avez déjà une idée du type d'enjeu que va instaurer ce film...

Quant à la réalisation, c'est du plan-plan tout ce qui a de plus basique ; quand les rares idées un poil recherchée ne sont pas bêtement recopiés sur la concurrence (oui, la séquence style Quicksilver des derniers X-Men de Singer est bel et bien reprise tel quel sans aucune plus valus... bonjour le gâchis de potentiel). J'ai presque envie de plaindre ce cher Jeff Fowler au vu du marasme créatif dans lequel il s'est fichu... Il y a difficilement pire comme contexte de premier film d'une filmographie.

La seule chose intéressante à tirer se situant donc du côté des acteurs ; non pas du côté de James Marsden qui semble presque s'emmerder autant que le spectateur (on le comprend...) mais bien du duo important. Déjà, Ben Schwartz qui parvient à donner un peu d'énergie à ce cher Sonic comme il peut en dépit de l'écriture (on sent qu'il s'y connait pour ce type de personnage) ; sa contribution reste honorable. Et bien sûr le roi des gueules absurdes, j'ai nommé : JIM CARREY !

Bon ok, on a vu mieux en terme de cabotinage de sa part même dans de pires films. Mais il n'empêche qu'il est difficile de ne pas tirer un petit sourire tant il se donne à fond dans son rôle (même si il gaspille un peu son air pour rien...) de Docteur Robotnik complètement fou.

J'imagine que je dois donner l'impression d'être un fan-boy à côté de la plaque avec ce billet à la limite du défouloir... et ce n'est pas faux. En réalité, ce n'est pas tant un cri de haine comme certains ont pu le faire dernièrement sur d'autres films polémiques... juste de tristesse.
Parce qu'on est en 2020 et que des gros studios comme Paramount continuent de traiter le médium vidéoludique comme il y a une décennie et ce, alors que même Warner a su laisser un projet tout aussi casse-gueule que Detective Pikachu se concrétiser sans intention crasse et même avec une certaine honnêteté intellectuelle. Chose dont est dépourvu ce projet opportuniste...

Si certains arrivent à passer outre tout cela pour trouver de quoi picorer ou considérer qu'on ne peut que se contenter de cela, soit. Libre à vous ; même si, pour reprendre les mots d'un collègue, " je ne mentirais pas en disant que l’envie d’arracher les globes oculaires de ceux qui diront que cette version a de la valeur ou leur rappelle leur enfance ne me traverse pas mes nerfs neuronales''.
Et dire que le studio a l'intention d'entamer une saga avec ce modèle créatif... ouais ben ce sera sans moi.

Cela dit, si vous avez envie de voir une possibilité de fiction avec Sonic en live un poil plus honnête, je vous conseille le court métrage de 2013 ; certes, les moyens sont peu élevés et leur Sonic semble tout aussi fake que pour ce film. Et c'est en anglais non sous-titré. Mais il conserve quand même un minimum d'intention bien pensé et plus honnête. Pour les intéressés, voici :
https://www.youtube.com/watch?v=JtCtQpclpY8

Bref, cherchez autre chose pour soutenir ce bon vieil hérisson comme en jouant à certains jeux ou en recherchant les projets de certains fans ; mais pas en allant voir ce film. Sérieusement, NON ; vous ne ferez que approuver la stratégie de Paramount. Et c'est bien la dernière chose qu'il faudrait tolérer.