Sono tornato
6.6
Sono tornato

Film de Luca Miniero (2018)

Allons bon, voici le retour de Mussolini dans l'Italie contemporaine quelque temps après celui de Hitler, tel que nous l'avaient conté un roman puis un film (mauvais comme tout) allemand. Sono tornato est le portrait d'un pays déboussolé, à peine étonné par le débarquement du Duce comme le montrent des caméras cachés dans ce film qui crée un certain malaise en présentant dans un premier temps un Mussolini "sympathique" et finalement prompt à utiliser toutes les ressources des nouveaux outils de propagande. Le film cultive une grande ambigüité dans le maniement de ce personnage aussi bouffon que manipulateur, bien aidé par les médias trop heureux de trouver une telle bête de communication. Sono tornato a beau tenter de ridiculiser son héros revenu 70 ans plus tard, il lui sert quand même sur un plateau la déréliction actuelle de la démocratie italienne pour faire passer son message d'intolérance nationaliste. Si le film est difficile à prendre au sérieux, tellement il clame son aspect satirique, le danger est de finir par croire que les idées du fascisme ne sont là que pour amuser la galerie. Quand le film se fait grave et dénonce, un peu tard, les crimes perpétrés au sein d'un système dictatorial et haineux, il n'a plus la même conviction qu'il avait auparavant dans la comédie pure. La question se pose : à quoi sert une oeuvre cinématographique de cet acabit où l'on rit sans en être particulièrement fier.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon Arras Film Festival 2018

Créée

le 3 nov. 2018

Critique lue 860 fois

1 commentaire

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 860 fois

1

D'autres avis sur Sono tornato

Sono tornato
Cinephile-doux
6

Mussolini, ce bouffon

Allons bon, voici le retour de Mussolini dans l'Italie contemporaine quelque temps après celui de Hitler, tel que nous l'avaient conté un roman puis un film (mauvais comme tout) allemand. Sono...

le 3 nov. 2018

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13