D'une grande banalité, on ressort de ce doc avec un sentiment de colère et de tristesse. Comment peut-on réduire la profondeur, le talent et la richesse de cette actrice hors norme par un portrait aussi lisse et convenu ? La réalisatrice, Julia Bracher, fait tout ce qu'elle peut pour lui rendre hommage mais, malheureusement, elle ne peut pas beaucoup... Ecriture scolaire, choix narratifs douteux (pourquoi s'attarder aussi longtemps sur sa carrière américaine qui n'a vraiment aucun intérêt ?), parti-pris formels laids, datés voire ridicules (ha ! ces Sophia Loren géantes incrustées dans des vues réelles) et surtout un récit d’une platitude confondante.
Julia Bracher termine d'ailleurs son récit de façon très abrupte sur « Une journée particulière », certes le dernier grand film de Sophia Loren mais en donnant la furieuse impression qu'elle est arrivée au bout de sa carrière... Une conclusion d’autant plus étonnante que le doc commençait par une très belle archive de Sophia Loren toute jeune déclarant ne pas vouloir être une pin-up mais une vraie actrice qui tournera jusqu’à ses 90 ans… c’est exactement ce qu’elle a fait (86 ans… ) ! Julia Bracher n’a même pas la présence d’esprit de boucler la boucle. On repense alors à cette question posée en intro et censée guider tout le film « Derrière le masque de la star qui est cette fille qui sortait du cadre ? ». On ne le saura jamais. On mesure alors toute la tromperie d’un doc incapable d’être à la hauteur de ses propres ambitions.