Réalisateur un peu sous estimé et dont le récent Hellboy a été injustement descendu, Neil Marshall revient avec un film vendu comme une oeuvre horrifique, ou d’épouvante. Faux…
En 1665, la peste noire ravage l’Angleterre. Et la chasse aux sorciéres bat son plein. Grace voit son mari se pendre alors qu’il était atteint de la peste, pour ne pas les contaminer, elle et leur fille. Mais veuve, elle est à la merci de son propriétaire. Elle refuse ses avances et se voir aussitôt accusée de sorcellerie…
Ne vous fiez pas à l’affiche. Elle laisse présager un film d’horreur, fantastique, du « réalisateur de Game of thrones » (il a, en effet, réalisé 2 épisodes, parmi les meilleurs à ce qu’il se dit, mais ce n’est pas un argument de vente recevable). Dans les faits, le seul aspect fantastique est plus psychologique qu’autre chose. Le film tourne surtout autour des accusations de sorcellerie et de la violence que va subir cette femme, aux mains de puissants qui cherchent à se venger de son refus d’obtempérer plus qu’autre chose. Ensuite, ce sera torture et souffrance. mais rassurez vous : ce n’est pas un torture porn. Le réalisateur nous épargne en effet tout gros plan pour simplement suggérer, avec une belle efficacité.
S’il concentre son film uniquement sur son personnage féminin (on ne sait quasiment rien des autres, si ce n’est qu’ils la harcèlent de diverses manières), le film peut se targuer d’une ambiance de haute volée. On se sent réellement plongé dans cette Angleterre du 17éme siècle, avec ses cadavres gisant en pleine campagne, bouffés par la peste noire, ce brouillard dont on peut se demander s’il est naturel ou s’il vient de la crémation des corps, ou des sorcières. Avec sa crasse et ses rats. Et pendant 1h50, difficile de sortir du cauchemar que vit cette veuve. Alors certes, le final peut sembler un peu attendu et certaines acteurs (notamment Steven Waddington) sont un peu en dessous mais le résultat reste bien au dessus de la moyenne !