Pas une critique!

Vu en Fuori Orario, cycle Marco Bellocchio (Tourner à Bobbio).

A écrire

Score: 6/10

Plaisir: 3/5

A reformuler

J'ai accepté de tenir l'atelier de réalisation "Fare Cinema" à Bobbio, en mettant quelque chose de personnel dans l'expérience qui m'a permis une attitude qui n'était pas théorique mais de participation et de plaisir. En fait, dans le film, on voit une petite fille, ma fille, qui grandit de quatre à quatorze ans. Et l'autre fils, de vingt ans son aîné, dans des déguisements continus, comme pourchassé par divers fantômes... Dans mon histoire de jeunesse il y a eu la rébellion et aussi le courage du détachement, qui ne m'ont laissé ni regrets ni sentiment de culpabilité, sinon l'inévitable confrontation entre mon destin et celui de mes sœurs restées au village. Mai ("Sorelle Mai") est un nom de famille fictif, mais il fait aussi allusion au piège que les deux sœurs ont fait de la famille. Sans avoir eu la possibilité d'une vie indépendante (au sens où elles en ont toujours été découragées), elles sont toujours restées chez elles comme certaines demoiselles du XIXe siècle, dans un monde gozzanien ou pascolien ou cecovien. Moi, qui suis plus jeune, je n'ai aucune responsabilité objective dans leur "emprisonnement", mais je ressens toujours une certaine tristesse pour leur vie de sacrifices confortables. Et beaucoup d'affection. Sorelle Mai leur est dédiée. Le film raconte la croissance d'une fille et les transformations de l'environnement qui l'entoure. Ayant tourné pendant dix ans et sans aucune idée de rassembler les épisodes dans un film, nous avons travaillé de manière libre et spontanée. Les épisodes sont nés les uns des autres, d'une année sur l'autre. Le temps est le véritable protagoniste du film, ce qui soutient tout son sens, au-delà de toute évaluation esthétique qui peut être donnée. Qui s'achève définitivement dans le temps présent. J'ai inséré de petits fragments de Je poing dans ta poche non pas pour une citation intellectualiste, mais parce que, étant les mêmes lieux, les mêmes environnements, j'ai aimé plonger du coup et rapidement l'histoire de Sorelle Mai dans une autre histoire très lointaine dans le temps. Vécu et représenté cinquante ans plus tôt. La maison de mon premier film n'a pas beaucoup changé depuis. Mais, au moins pour moi, il n'est plus peuplé de fantômes »