Avec ce drame psychologique mettant en scène des relations perverses au sein d'une même famille (un thème peu courant pour l'époque), le génial Joseph L. Mankiewicz signe sans nul doute le film le plus subversif et moderne de sa prolifique carrière.
Malgré le fait que nous soyons constamment assommés de dialogues sur la quasi totalité du film, l'incroyable intensité des acteurs et l'intelligence subtile des réparties ne nous font éprouver aucune lassitude. C'est même tout le contraire, l'intrigue captive comme rarement, aidé aussi par une mise en scène et des décors inquiétants, sans oublier une musique aux notes qui se font parfois inquiétantes.
Katharine Hepburn surprend dans ce rôle à contre-emploi de mère calculatrice obsédée par le magnétisme qu'avait son fils décédé, quant à Elizabeth Taylor, elle crève littéralement l'écran avec son interprétation à fleur de peau de cette jeune cousine ayant subit un traumatisme (c'est ce rôle qui m'aura fait enfin apprécier l'actrice).
Il en résulte un véritable film coup de poing (dont le thème de la psychanalyse n'est pas sans rappeler certains films d'Alfred Hitchcock) d'une intensité rare allant crescendo jusqu'à un final sous forme d'un long flashback épileptique au suspense insoutenable.