Soul par Léo Iurillo

On ne peut pas vraiment dire que Soul soit un mauvais film, bien au contraire, mais il manque clairement de la magie des petites choses du quotidien qu'il souhaite pourtant insuffler.

La mise en place du personnage est bien trop rapide. Le background de Joe est trop vite bâclé, on n'a pas vraiment le temps de s'y attacher que déjà son aventure commence. Il faut aussi savoir que j'ai regardé Treme, il y a très peu de temps, et clairement ce personnage souffre de la comparaison. D'autant plus que le design de certains musiciens sont certainement des clins d'œil à la série d'HBO. Et vraiment, ça m'a frustré pendant tout le visionnage. Impossible alors de ressentir quelque compassion que ce soit pour ce pianiste.

J'ai beaucoup aimé le design à la Picasso des personnages de l'au-delà. Je me suis d'ailleurs bien plus identifié à 22, dans le genre smartass à l'esprit de contradiction qui cache sa peur derrière une sale indifférence. Par contre, je n'ai pas du tout adhéré à son duo avec Joe. Je ne saurai pas expliquer pourquoi, juste, je ne me suis pas sentie impliquée. Il y a aussi un gros manque de personnages secondaires forts. Que ce soit la mère, Connie ou Moonwind : aucun ne m'a marqué, aucun ne m'a convaincu. J'ai trouvé leur intervention relativement poussive, mal amené.

Sans compter ce goût amer de savoir qu'il sera le premier pixar d'une longue lignée à ne pas sortir en salle. Et pareil, cela ne l'aide pas. Alors, allez-y, regardez le, mais ne vous attendez pas à plus que ce qu'il propose (en tout cas tel que je l'ai ressenti) : pas de voyage de folie dans le cœur du Jazz, juste une simple balade guide touristique à la main ; des personnages un peu trop facilement écrits pour vraiment émouvoir ; de sublimes dessins, mais presque un peu trop cliniques ; une fin, une morale à la Pixar, mais qui ne rattrape pas vraiment le reste surtout sur petit écran.