Soul Docter
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le 28 déc. 2020
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Avec un titre pareil et le pedigree de son co-créateur Pete Docter (Vice-versa, Là Haut), le ton est donné. On va causer sens de la vie et vous arracher des larmes pour Noël les copains.
Joe est un pianiste quarantenaire passionné qui a du mal à accepter de n'être que le professeur de musique du collège qui l'embauche quand soudain, venant titiller ses rêves de scène, une audition avec une prestigieuse saxophoniste s'offre à lui. Et là, avant même l'écran-titre, quelque chose se passe, un de ces frissons propre à Pixar, un extrait de poésie universelle, celle du musicien qui trouve sa place et s'élève. L'animation des êtres humains, longtemps compliquée chez Pixar, touche à travers cette scène de répétition à quelque chose de magique. En quelques secondes, tout y est. Les doigts qui hésitent, le dédain, l'intimidation, le regard qui change, puis la transe. C'est magnifique et je défis tout musicien de ne pas craquer devant cette scénette.
Des moments de beauté pure comme celui-ci, il y en a quelqu'un dans ce film qui va donc suivre l'âme de Joe dans un périple fait d'aller-retours entre les succursales d'un au-delà assez peu déifié et les rues de New York. Une aventure qui se vit à deux avec la roublarde 22, âme non née, qui n'a pas encore trouvé sa "flamme", sa raison de vivre. Faux mentor intéressé, Joe ne vise qu'une chose, retourner sur Terre pour vivre ce qui doit être, il en est sûr, l'aboutissement de sa vie : le concert de jazz pour lequel il est engagé.
Le voyage cosmique est rempli de trouvailles visuelles et narratives comme les Michel, ces entités quantico-spirituelles, fonctionnaires de l'au-delà sous forme de Picasso en néon, le galion hippie des sauveurs d'âme perdue mais aussi les évocations très drôles des anciens mentors célèbres de 22.
En filigrane, c'est la beauté de transmettre qui est évoqué à maintes reprises, Joe est un passeur qui s'ignore, sur Terre avec ses élèves, et désormais dans l'au-delà avec cette relation de guides réciproques qui va s'installer entre 22 et lui, sans paternalisme.
Sur terre, les personnages et situations sont touchants et aussi communs que vrais. On a une pizza, un chat d'hôpital, un barbier qui avait d'autres projets, un peuplier et une mère qui veut la sécurité pour son fils. Sur le fond, c'est un plaidoyer doux et tendrement mélancolique sur ce que l'on fait de notre vie. Elle peut être faite de passion, de grandeur et de bonheur. Elle peut aussi ne pas l'être mais ce n'est pas pour ça qu'elle ne vaut pas le coup d'être vécue.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2020 et Les musiciens ne sont pas des gens biens.
Créée
le 26 déc. 2020
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