Ce premier film de Zal Batmangjil est probablement un des meilleurs films de secte qui m’ait été donné de voir.
On suit Lorna et Peter, deux reporters qui décident d’infiltrer une étrange secte. Ils doivent se soumettent à une multitude d’étapes avant d’entrer définitivement dans la secte, lorsque leur préparation est terminée ils sont emmené, les yeux bandés, dans un sous-sol et peuvent enfin rencontrer le gourou de la secte, une femme nommée Maggie. D’abord venu pour dénoncer la supercherie de cette femme clamant venir du futur, les reporters seront rapidement désarçonnés par la personnalité de Maggie…
Un synopsis intriguant donc, et le film l’est tout autant, dès le début, où l’on suit les personnages principaux dans des activités étranges pour entrer dans la secte, nous sommes immergés dans une ambiance glaciale, clause et oppressante. Mais si les deux reporters sont bien interprétés, respectivement par Christopher Dunham et Nicole Vicius, c’est bien le personnage de Maggie, interprété par Brit Marling qui porte le film sur ses épaules, dans un rôle d’une complexité qui n’a d’égal que son ambigüité. Si vous regardez ce film (et je l’espère ;) )vous ferez probablement le rapprochement entre l’ambiance de ce film et celle de « K-Pax » avec Kevin Spacey, ou encore « The Man from Earth ». Dans ces trois films nous avons affaire à trois personnages aux témoignages qui paraissent extravagants au début mais qui s’avèrent bien plus complexe que prévu… « The Sound of my Life », avec son début oppressant ne nous lâche jamais pendant 87 minutes jusqu’à un final tout simplement parfait et magnifique.
Mais pour que ce genre de films fonctionne il faut absolument un grand acteur où une grande actrice. Kevin Spacey dans « K-Pax », « The Man from Earth » n’en avait pas besoin, son sujet se suffisant à lui-même. Brit Marling est tout simplement parfaite dans ce rôle détonnant, d’un pouvoir de fascination parfois hallucinant sur certaines scènes, mais également souvent émouvante, surtout vers la fin, elle donne au personnage une opacité impressionnante, ce qui fait qu’il est très dur de la cerner, et malgré cela elle parvient à nous faire ressentir de l’empathie, vers la fin encore, ce qui en soit est un petit exploit.
Je vous conseille donc fortement ce petit film, au budget minuscule de 135 000 $, qui grâce à sa mise en scène minimaliste et méticuleuse et à Brit Marling, nous font passer par pas mal d’états émotionnels et marque bien après le visionnage du film.