Sommeil paradoxal...

Bien que classé "SF", il ne faut pas compter ici sur un film à effets spéciaux. Il s'agit davantage d'un portrait de la vie de secte, et il se trouve que la guru de cette secte (Brit Marling, qu'on connait de "Another Earth") assure venir du futur. Cette particularité a attiré un couple de jeune journalistes qui arrivent à infiltrer le groupe.

Le film est assez plaisant mais le rythme est à l'image de son sujet, trop méditatif. On suit les rites initiatiques des nouveaux arrivants, leurs assemblées, leurs exercices spirituels qui ressemblent à des séances d'échauffement de cours dramatique. On passe beaucoup (trop) de temps au sein du groupe, dans un huis clos où la mystérieuse Maggie, jeune femme évanescente qui traîne une bouteille d'oxygène, fournit parcimonieusement des indices sur le futur à venir et les épreuves qui attendent les élus. Brit Marling est assez convaincante dans le rôle et prête gravité et charisme à son rôle. Le second en chef de la secte est le portrait craché d'un Steve Jobs chevelu :-)

Mais bon, pendant un long moment le film ne nous donne guère d'enjeux à suivre, et semble flotter autant que ses protagonistes. Aucun danger ne semble menacer les membres de ce groupe New Age, les journalistes ne semblent pas trop savoir ce que leur sujet va fournir. La tension réside uniquement dans l'écoute attentive des propos assez creux de la guru sur une apocalypse à venir pour y déceler un indice de véracité ou de fausseté. C'est bien peu pour tenir l'attention. Seulement vers la fin se déclenche brièvement une intrigue sérieuse lorsque la secte demande au journaliste de commettre un kidnapping , qui mène peut-être vers le paradoxe temporel tant espéré.

Ce film est trop mollasson dans son exposition et la douce voix de Brit Marling risque de vous endormir au lieu de vous fasciner. Il y a des ouvertures un peu maladroites qui pointent vers un sous- scénario impliquant le FBI ou autre, mais cela est à peine ébauché. La conclusion, qui intrigue enfin, est la meilleure chose du film , mais on aurait pu faire un court-métrage de trente minutes pour y arriver. A voir par curiosité, mais sans plus...