Freedonia ! Patrie bien aimée ! Pays des braves et des libres ! Perclus de dettes que tu es, plutôt que de couper dans les budgets et augmenter les taxes, tu t'en remets à un bien aimé du peuple (et surtout de sa riche Excellence) qui saura par magie tout remettre en bon ordre (tout parallèle avec notre époque est purement fortuite) ! Hélas ! Quatre fois hélas ! L'administration Marxienne (ainsi que son tempérament emporté) d'un non sens et d'une fainéantise absolue trace le sillon de la guerre ! Surtout face aux sombres ambitions de la perverse Sylvania...
En à peine une heure et des poussières, les Marx Brothers enchainent tous les comiques possibles, des répliques assassines de Groucho au burlesque Chico sans oublier l'héritage du muet avec les simagrées de Harpo. Comme toujours, Zeppo reste en retrait, mais qu'importe, ses trois autres frangins bouffent toute la lumière de toute façon, leurs péripéties assenant un tournis survolté au spectateur.
Patchwork de scènes cultes enchainant facéties et numéros parfois plus appropriés aux planches qu'au cinéma, "Duck Soup" souffre d'un scénario certes prétexte, pas pour autant parfaitement dosé dans son tempo, ce qui débouche sur quelques creux, quelques trop pleins. Mais c'est bien le seul reproche que je puisse faire à ce film qui m'a une fois de plus arraché des fous rires bien musclés.