Je ne vais pas au cinéma pour me faire du bien.
Je ne vais pas voir Source Code, ni Moon, ni Matrix, ni Dark City, ni Passé Virtuel, ni 2001, parce que je veux laisser libre court à ma part cynique. Après tout, oui le réel est une farce, mais vaudrait-il mieux en rire ou en pleurer ?
Je vais voir Source Code parce que ce genre de film me ramène à des interrogations existentielles. C’est ce propos universel qui m’attire dans ce genre de film : la fiction cinématographique s’y prête à la perfection, n’en déplaise à Platon. Je vais justement le voir parce que j'aime ce twist : quand le réel se confond avec la fiction, quand l’écran sature ou que les enceintes grésillent. Durant cette seconde d’inattention, on revient en nous-mêmes, conscients de l’illusion. J’y vais ensuite parce que c’est beau, que visiblement le réalisateur connaît ses classiques et qu’il y a donc peut-être la promesse d’un renouveau.
C’est là justement ce qui participe à la déception.
Source Code hésite entre deux fins qui arrivent simultanément et laisse le spectateur choisir ce qu'il a envie de croire. Vrai ou pas vrai ? Cette hésitation résonne comme une fausse note.
Par ailleurs, c’est beau, malgré le trop-plein de bons sentiments du héros, américain ancré dans sa tradition de sauveur et de créateur de monstres. Au fond, qui ne serait pas un héros s'il pouvait anticiper et recommencer la même scène, encore et encore?