Cocorico... pas trop tôt

Un film de genre honnête, autant dans sa fabrication que dans sa proposition, et qui a surtout le mérite d'être français, ce qui est déjà un miracle en soi, nous qui avons toujours laissé les américains tourner des scènes d'action de dingue dans Paris pendant qu'on s'entêtait à parler crise de l'adolescence ou de la quarantaine dans des apparts du seizième pour la ménagère de moins de bidule truc plus habituée à Louis la Brocante qu'à Terminator.

La mise en scène est un peu inégale (à l'instar de la première attaque particulièrement brouillonne) mais l'ensemble est assez inspiré (mention spéciale à la séquence dans les catacombes). La seconde partie est assez généreuse dans ses effets, flirtant joyeusement avec l'imagerie Sharknado jusqu'à l'embrasser et les acteurs sont toujours parfaitement éclairés sous l'eau, avec des couleurs différentes dès que possible, ce qui donne des visuels assez sympas ; sans parler des derniers plans d'un réalisme dingue.

Berenice Bejo porte le film et nous permet d'accepter (ou non, selon chacun) de passer du drame policier à l'horreur, puis au Z nanardesque par l'intensité de son jeu ; même ses explications scientifiques passent comme une lettre à la poste ; et je n'ai pas pu m'empêcher de sentir dans la manière dont le récit aborde l'écologie – et sa citation d'ouverture – l'impact de Georges Miller sur Yannick Dahan (le scénariste), à qui il a toujours crié son amour dans Opération frisson – Mad Max et Happy feet en tête.

Bref, après Le règne animal, Titane et autres, ça fait du bien de voir que le fantastique n'est pas mort en France, et qu'il se présente sous bien des formes.

Pourvu que ça dure.