Je ne sais pas pourquoi j'ai aimé.
Si sombre, si rugueux, si aride, si complexe, si bizarre...
Et pourtant cela m'a plu. Je ne saurais trop l'expliquer car de ce film je n'ai en quelques sortes rien compris. Les dialogues sont si littéraires et référencés que c'en est quasi incompréhensible. Mais c'est pourtant ce qui fait leur beauté. Le film est magnifique à écouter. Récité par des acteurs aux accents théâtraux, les dialogues pourtant sibyllins éclatent dans toute leur vérité littéraire. Pialat fait renaître la force du mot par ces longs monologues qui instaurent petit à petit leur ambiance mystique, désespérée et noire. On ressort bercé par cette langue comme étrangère mais aux intonations si hypnotiques.
On pourrait en rester à ce constat. Mais le film n'est pas beau qu'à écouter.
Si les paroles nous échappent totalement, s'en dégage un sens du mot si puissant que le réalisateur donne à voir par l'image. Son sens magistral du cadre et de la lumière fait naître en nous une véritable fascination morbide, une hypnose dérangeante et glauque qui laisse coi.
Le vocabulaire de Bernanos transparaît dans l'image et les décors, si minimalistes mais si précis.


C'est donc un film à découvrir tant pour le sens de l'image que pour la beauté des textes sublimés par de grands acteurs, que pour son ambiance poisseuse qui outrepasse habilement l'incompréhension plus ou moins totale qui accompagne le visionnage pour coller à la peau et fasciner.

Charles_Dubois
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Gérard Depardieu, Les meilleurs films sur la religion et Les meilleures Palmes d'or

Créée

le 21 déc. 2015

Critique lue 248 fois

1 j'aime

Charles Dubois

Écrit par

Critique lue 248 fois

1

D'autres avis sur Sous le soleil de Satan

Sous le soleil de Satan
Grard-Rocher
8

Critique de Sous le soleil de Satan par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En 1926, dans le bourg de Campagne, au nord de la France, le curé-doyen l'abbé Menou-Segrais décide de prendre sous sa coupe un jeune séminariste, abbé Domissan. Pour arriver à sa fonction ses...

47 j'aime

17

Sous le soleil de Satan
Ligeia
7

Du spirituel dans le concret...

Et vice versa.Au départ le titre un peu grossier m'a fait peur et le sujet d'un homme torturé par la perte de sa foi ne me disait pas plus que ça. Finalement, j'ai vite été séduite en premier lieu...

le 22 nov. 2012

24 j'aime

6

Sous le soleil de Satan
elodiemeillac
4

Difficile de représenter Satan...

J'ai vu ce film dans un contexte particulier. Ayant lue et relue l'oeuvre de Bernanos pour les cours, l'ayant étudiée aussi, je n'étais pas vierge face au film. Dans le livre, bien que je n'ai pas...

le 9 nov. 2014

19 j'aime

2

Du même critique

Au boulot !
Charles_Dubois
7

"On prend sur soi."

Il y a au départ la petite histoire qui donne son origine cocasse au film : la rencontre, tumultueuse pour le moins, de François Ruffin avec Sarah Saldmann, chroniqueuse sans grande finesse du...

le 2 oct. 2024

25 j'aime

Les Blues Brothers
Charles_Dubois
5

Critique de Les Blues Brothers par Charles Dubois

Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...

le 29 déc. 2015

18 j'aime