Ce film est l'un des moins connus (et également un des derniers à avoir été exporté) du studio Ghibli. On peut comprendre pourquoi. Le sujet ne présente aucune caractéristique originale du studio, il s'agit d'une adaptation d'un roman japonais.
Il traite de la vie d'une jeune femme dans le Japon moderne (fin 80 ?) et de ses souvenirs d'enfance, que l'héroïne revoit en flashback lors de vacances à la campagne, elle qui est une tokyoïte pur jus.
Ces souvenirs constituent la meilleure partie du film, illustrant par petites touches, mais sans complaisance, le Japon de la fin des années 60 sous le prisme de l'éducation. Et ce n'est pas vraiment joyeux. Mai 68 n'est sans doute pas encore passé en France, mais la rigueur, le mépris et l'obsession des familles pour que leurs enfants rentrent dans un moule prédéfini fait froid dans le dos. L'héroïne dit avoir eu une enfance assez heureuse, mais pour un Occidental comme nous, ça ressemble plus au purgatoire.
Venons-en maintenant à la partie la plus faible : la partie contemporaine. Le dessin est étrange : pommettes surlignées au trait, lèvres bizarrement dessinées, la jeune femme de 25 ans en paraît 75. Brrrrr... Les décors sont réussis, mais ne se distinguent pas vraiment du reste des productions Ghibli "réalistes". L'histoire donne tout son sens au titre de ma critique. C'est une célébration du retour aux valeurs traditionnelles, au travail de la terre, telle que nous ne l'avons plus connu depuis Vichy en France. Un comble quand on revoit le passé de l'héroïne. Sans doute que l'interprétation occidentale est fort différente de la japonaise, mais à mes yeux ce fut frappant de voir un pamphlet vichyste dans un Ghibli.
Ce n'est pas un mauvais film, j'ai sans doute un biais d'interprétation dû à l'histoire française, mais la partie graphique est mauvaise, du coup, c'est un mauvais Ghibli.