Au début des années 1960, un jeune homme, ancien chanteur, revient de son service militaire, et souhaiterait à nouveau se produire sur scène. Quant à son frère cadet, il est lycéen, faisant des bêtises, et il tombe amoureux de sa professeure de musique. Le tout étant narré par leur mère.
Il est curieux de découvrir le premier film d'un réalisateur conchié depuis par la critique, Ariel Zeitoun, car celui-ci a une ambition autre, qui est le parcours parallèle de deux frères au début du mouvement yéyé, alors qu'un certain Johnny Halliday commence à cartonner. Et j'ai été étonné par la mise en scène dynamique lors des concerts, des chansons qu'on entend in extenso, de la révélation que fut Pierre-Loup Rajot (le jeune frère), avec un César à la clé, Christophe Malavoy tout à fait crédible en chanteur, la charmante Gabrielle Lazure qui ne s'en laisse pas démordre, et la présence d'acteurs confirmés en rôles secondaires. On retrouve Claude Brasseur, Marlène Jobert, Philippe Noiret, Jean Benguigui ainsi que Annie Girardot qui incarne la mère des deux garçons.
Le film étant narré au passé, il reflète sans doute une douce nostalgie, juste après l'indépendance de l'Algérie, où les adolescents commençaient à faire entendre leurs voix, et notamment la présence des blousons noirs, les voyous de l'époque.
La surprise est d'autant plus grande que je partais d'un mauvais pied avec le nom d'Ariel Zeitoun, qui a quelques beaux navets à son actif, mais là, on sent que c'est une histoire qui lui fut proche, qu'il transmet avec passion, et dont la musique n'est ni ennuyeuse ni platement filmée. Il faut espérer que Souvenirs, souvenirs aura un jour une diffusion plus importante car à l'heure actuelle, il semble invisible...